Stories: The Path of Destinies
6.5
Stories: The Path of Destinies

Jeu de Spearhead Games (2016PlayStation 4)

Ah, que ça fait du bien de voir de bons petits jeux indés et francophones pointer le bout de leur nez ! En effet, Stories : The Path of Destinies est né de l'esprit du studio montréalais Spearhead Games, à qui l'on doit déjà Arena Cyber Evolution et Tiny Brains. Changement total d'orientation pour ce nouveau titre qui brille par ses nombreuses qualités, que vous allez très vite découvrir. Prêt à suivre les aventures de Reynardo ?


Car c'est ainsi que se présente le héros, renard pirate de l'air de son état. Reynardo évolue dans un monde anthropomorphique où les humains n'existent et les animaux sont légions. Nous ne connaissons pas exactement de quel monde il s'agit, mais sachez que celui-ci n'est même pas une planète mais plutôt un regroupement colossal d'îles flottantes. L'intro du jeu nous met aux commandes du corsaire des cieux et nous apprend que ce dernier s'est rangé suite à la nouvelle folie de l'Empereur de ce monde qui a décidé de le conquérir ou, à défaut, de le décimer pour une raison que l'on ignore au début, le tout à l'aide de son armée de corbeau. Cette entrée en matière nous apprend donc le gameplay du jeu qui se veut très aisé. La caméra nous place au-dessus du héros à la manière de la vue que l'on peut avoir dans un MOBA tel que League of Legends, et nous présente une seule et unique touche d'attaque dont les effets changeront en fonction de la façon et du moment où on l'utilise. Taper la touche à répétition enclenchera des combos, tandis que la laisser appuyée vous permettra de choper les ennemis afin de les balancer par exemple sur un autre adversaire ou bien dans le vide quasi omniprésent, îles flottantes oblige. Très vite, vous débloquerez un arbre de compétence permettant notamment l'utilisation d'un grappin, d'un sprint et bien d'autres améliorations plus ou moins utiles.



Maître Corbeau sur une île perchée, tenait en son bec un ouvrage...



Bref, une fois la fin de l'intro atteinte, notre héros roux et rusé récupère un livre étrange aux pouvoirs particuliers. En effet, à partir de ce moment-là, l'histoire nous est contée via les pages de ce bouquins et demandera à Reynardo de faire divers choix qui influenceront le monde qui vous entoure, vos destinations et le destin de notre protagoniste et ses amis, ou ennemis. Si terminer le scénario ne vous demandera que 4h environ, vous allez vite vous rendre compte que vos choix vous mèneront de toute évidence à une mauvaise fin. En l'occurrence, vous allez vite comprendre que le jeu comporte 24 mauvaises fins et seulement une fin vraiment héroïque. C'est en effet en recommençant le jeu à plusieurs reprises que vous découvrirez de sombres secrets via les différents choix que vous ferez à chaque partie. Si vous vous en sortez extrêmement bien, il ne faudra finir le jeu que 5 fois afin d'obtenir la meilleure fin, en vous rappelant de vos erreurs passées, de l'affection de certains personnages envers vous ou au contraire du risque de trahison de prétendus amis (qui selon vos choix ne vous trahiront pas ou ne vous aimeront pas, d'ailleurs). Autant dire que les parties ne se ressemblent jamais et les situations dans lesquelles se retrouvera Reynardo varieront énormément.



Maître Reynardo sur un air amusé, lui transperça bien son plumage...



Le gros bémol de Stories : The Path of Destinies, c'est que sur le long terme le jeu risque de devenir répétitif si vous faites de longues sessions, alors qu'assez vite le jeu vous permettra d'achever un des 25 scénarios en deux heures environ. Autant dire qu'au bout d'un moment, vous aurez vu tous les mondes possibles même si la façons de les parcourir change parfois : nouvel itinéraire découvert, nouveau lieu d'amarrage (n'oubliez pas, le renard est un pirate de l'air) et les armes que vous débloquerez et améliorerez ouvrirons de nouveaux passages. Car oui, le titre vous permet de collecter des ressources nécessaires à la fabrications d'armes et à l'amélioration du gantelet magique du renard. Tout d'abord concernant les armes, elles sont au nombre de quatre et sont chacune liées à un des quatre éléments : l'une soigne, l'autre gèles les ennemis, une autre encore les brûle et la dernière vous rend ultra rapide. Le gantelet quant à lui vous octroiera des compétences telles qu'une résistance physique ou magique plus élevée, une collecte de matériaux rares plus aisée et bien d'autres. Cela permet de vivre les combats et l'exploration encore un peu différemment à chaque fois et de varier le style de jeu.



Et bonjour, Monsieur du Corbeau, que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !



Finissons sur l'enrobage du jeu, un des plus gros points fort du titre de Spearhead Games. Le jeu est vraiment très beau et possède un style graphique assez proche de ce que l'on peut voir dans The Legend of Zelda : The Wind Waker HD notamment dans ses décors où règnent la verdure. Chaque île flottante possède son propre style graphique et vous passerez rapidement d'îlots enchanteurs à des cailloux désertiques, en passant par des îles rappelant l’œuvre de Lovecraft. Les musiques savent se faire discrètes mais s'accordent parfaitement avec l'ambiance du moment, cela dit cette discrétion est due à une raison plus que bonne : la voix du narrateur. Ce dernier nous conte l'histoire en permanence durant les phases de jeu, et nous occupe l'esprit sans jamais faillir puisqu'il interviendra pour un peu tout et n'importe quoi, toujours avec un humour cinglant. Que vous tuiez de façon héroïque un ennemi, que vous changiez d'arme, que vous sprintiez, tombiez au combat, cassiez un pot ou marchiez sur une plate-forme, le narrateur n'aura de cesse de raconter des anecdotes généralement inutiles mais drôles à souhait. Aussi, il fera régulièrement de grosses références plus ou moins cachées à divers éléments de la Culture Pop d'horizons divers et variés, au hasard : Zelda, Metal Gear, Game of Thrones, James Bond, StarFox, Batman, certaines musiques ayant fait le buzz (What does the fox says ?!), Die Hard, Pokémon et le compte est bien loin d'être bon. Bref, de bonnes tranches de rigolades à l'horizon.


Si les aventures et surtout les mésaventures du charismatique Reynardo risquent de vous paraître un chouïa répétitives au bout de quatre ou cinq parties, c'est bien là le seul défaut du titre. Les gars de chez Spearhead ont en effet mis tout leur amour dans Stories, et cela se ressent ; en ressort un jeu beau, drôle et pas si naïf que ça, contrairement à ce que pourraient le laisser croire les premières parties au scénario simpliste. Le soft saura de toutes façons vous pousser à le recommencer pour découvrir de nouvelles histoires, de nouveaux superbes décors et les mille et unes références franchement hilarantes du narrateur. Bref, une nouvelle pépite indé, et francophone s'il vous plait !

Iblis
7
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Créée

le 20 avr. 2016

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Iblis

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