Sunset
6.2
Sunset

Jeu de Tale of Tales et Austin Wintory (2015PC)

Le jeu qui m'avait empêché de conclure.

Je l'avoue, si j'ai joué à ce jeu, c'est suite à l'hilarante review de Hoopy dans le podcast ZQSD n°28, mais sans dire que la review était plus intéressante que le jeu, je suis relativement déçu.


Je ne suis pas déçu parce qu'il se passe relativement rien dans ce jeu. Fallait s'y attendre. On est dans ce genre de jeu surnommé "Walking Simulator" où ton personnage va s'introduire dans une maison vide (Gone Home) déambuler dans des bureaux vides (The Stanley Parable) ou se balader dans une forêt perdue. (Firewatch) Le but est de raconter une histoire par le vide et, ici, dans Sunset d'explorer un lieu qui change sans arrêt : la maison dans laquelle vous faites le ménage.



Le grand ménage de l'amour :



Sur le papier, l'idée est excellente et elle est plutôt bien exécutée : En effet, selon les taches qu'il sera demandé à la femme de ménage que vous jouez, les lieux qui s'ouvrent, les oeuvres d'art qui arrivent, se dessine une possible histoire d'amour sur fond de guérilla. Le tout est baignée avec des coloris étranges : du rose et de l'orangé, le tout se passant dans une maison des année 70 au moment du couché du soleil. Et en plus, on peut s'amuser à écouter des disque de musique fictive sud américaine in game, ce qui renforce l'expérience et donne une ambiance incroyable qu'aucun jeu n'aura jamais approché.


Et ceux qui disent qu'il n'y a rien à faire n'ont pas assez exploré le jeu : chaque session de nettoyage dans l'appartement dure entre 30 et 15 minutes et j'ai parfois dû tracer tant je me suis retrouvé parfois tiraillé entre :
- l'injonction du jeu de faire telle ou telle tâche dans l'appartement
- mon envie de continuer le journal intime de mon personnage (parfois intéressant en terme de background, parfois chiant comme la mort tant notre personnage se perd dans des discussions sur l'art ou sur l'être humain assez gnangnan)
- ma volonté de réussir certaines tâches journalières donnant lieu à un succès (comme trouver tel ou tel livre, apprendre le piano ou changer le calendrier tous les jours.)
- ou mon envie de mater par la fenêtre (on voit parfois des batiments qui crament, les nouvelles qui défilent sur un immeuble, des hélicoptères, guerre civile oblige.)


Bref, suffit de bien regarder et on a de la matière.



Les bugs de plombs :



Et le jeu est loin d'être inintéressant pour cela, si ce n'est qu'il possède des défauts rédhibitoires qui ont fait baisser ma note. Durant tout le jeu, je ne sais pas s'il souffrait de bugs (dont des sérieux lags dans la ou qu'il enquillait les mauvaises idées très dirigistes.


Ainsi, un des choix principaux dans le jeu est de savoir si l'on doit draguer son patron, le mystérieux Gabriel Ortega ou si on doit lui faire comprendre que l'on est une révolutionnaire qui ne transige pas son idéal républicain contre la beauté de l'art. Un autre jeu l'aurait joué fine en nous laissant deux choix sans vraiment nous dire vers quoi il allait se diriger nous laissant juger par nous même. Ici, le jeu nous prend par la main : si l'option est marqué d'un point orange, vous le draguez, si elle est marquée d'un point bleue, vous vous éloignez de lui.


De toute façon, cela n'aura finalement qu'assez peu d'incidence sur la fin, vous avez l'impression de faire des grandes choses en faxant des plans secrets à votre frangin révolutionnaire ? Au fond, ça ne changera pas le déroulement de l'histoire. Vous n'êtes qu'une petite femme de ménage, c'est tout.


Au moment de sa sortie, le jeu à été décrié par les chieurs du GamerGate, toujours prompt à gueuler que les jeu de Walking Simulator ne sont pas des jeux, que le vrai jeux-vidéos c'est l'hardcore gaming, que les expériences artistiques sont du branlage de nouille... et on en trouve encore la trace sur de nombreux forums. Mais il faut dire que l'équipe de Tale of Tales a tendu le bâton pour se faire battre, car malgré une présence très accrue sur les forums lors de la sortie du jeu, ceux-ci ont fermés leur studio devant le bide (relatif) de leur jeu, hurlant que le monde du jeu vidéo est pourri et qu'ils sont bien content de se barrer.


Du coup, j'en suis venu à me demander si le jeu n'avait pas été fait par des gens qui n'aiment pas ou ne comprennent pas le jeux-vidéo ? Ça expliquerait le manque d'implication des choix du joueur dans l'histoire, un peu comme si on avait envie de se passer de lui. Ce qui est encore plus bête, car il y a un public pour ce genre de jeux.


Mais là où je leur en veux, c'est d'avoir laissé passer des bugs. Des GROS bugs. Le genre de trucs qui auraient pu être corrigeable par des patchs à la sortie du jeu, mais qu'ils ne se sont pas donnés la peine de corriger vu qu'ils étaient content de fuir le monde du jeu vidéo. Comme le fait qu'un panneau lumineux ne s'affiche pas alors qu'il détient un détail clé pour l'intrigue, des bugs de collision et un GROS FOUTAGE DE GUEULE sur la rejouabilité : si vous recommencez un niveau, le compteur de temps va revenir en arrière mais toutes les tâches que vous avez effectué sont considérés comme faite. Et ce... même si vous recommencez le jeu à zero.


Du coup, moi qui avait fait un premier run en me disant "je vais être une femme de ménage cassante , qui lui pique son pognon et se contente de faire le minimum" afin de garder l'expérience de "l'histoire d'amour par messages interposés" pour plus tard, je suis bien niqué : tous les messages auquel j'ai répondu portent la trace, indélébile, de mon premier run.


Putain, mais QUI fait ça ?


Ok, j'ai plus qu'à tout désinstaller maintenant.


Jeu fini avec 80% des succès

le-mad-dog
6
Écrit par

Créée

le 25 nov. 2017

Critique lue 276 fois

Mad Dog

Écrit par

Critique lue 276 fois

D'autres avis sur Sunset

Sunset
seblecaribou
4

Chiant à mourir.

J'étais content de l'installer celui là. J'apprécie vraiment les first person exploration. Gone Home, Vanishing of Ethan Carter, NaissanceE, Ether One, Amnesia: A Machine for Pigs. Fouiller des...

le 4 juin 2015

5 j'aime

5

Sunset
Flavinours
7

Angela ne vous les cassera pas

Critique publiée sur Kultur & Konfitur. J’aime les promesses. De propos, d’univers, visuelles ou de gameplay. Je les aime, même quand le résultat est bancal et que les développeurs se sont perdus...

le 2 déc. 2016

2 j'aime

1

Sunset
alextsk
8

Je suis Angela.

San Bavón, Anchuria, 1972. Le pays est secoué par un coup d’état. Des affrontements meurtriers éclatent dans les rues de la capitale, opposant les forces dictatoriales à des milices...

le 22 juil. 2015

1 j'aime

Du même critique

Un chien andalou
le-mad-dog
8

Arrêtez de dire que vous ne comprenez pas ce film !

Un Chien Andalou faisant parti d'une liste de films à voir qu'avait ma copine, je l'ai donc revu. Et c'est limite un passage obligé dans les études sur le cinéma. (Le film était gratuit sur YouTube à...

le 12 janv. 2023

87 j'aime

Marvel's Iron Fist
le-mad-dog
4

Pourquoi c'était moyen.

J'ai eu deux fois mal au cul la semaine dernière : La première fois en me pétant le coccyx, la seconde, en me matant l'intégrale de la première saison d'Iron Fist que j'ai regardé "faute de mieux"...

le 1 févr. 2023

52 j'aime

11

Blow-Up
le-mad-dog
5

Antonioni ou la métaphore du mime qui fait du tennis !

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel version....heu.... non...." En fait, il ne fait partie d'aucune de mes listes de rattrapage de films. Bizarre, j'étais certain qu'on me l'avait...

le 22 oct. 2016

51 j'aime

6