Ozu : Journal de bord
Ainsi débute le grand marathon Ozu, cinéaste dont j'ai pu voir deux films mais que j'ai un peu esquivé jusqu'ici. C'est fini ! Tous les blu-ray Carlotta sous la main, aucune excuse pour ne pas y couper. Un été sous le signe du tatami.
Note : n'inclus pas Printemps Précoce et Voyage ...
23 films
créée il y a environ 2 ans · modifiée il y a 4 joursJ'ai été diplômé, mais ... (1929)
Daigaku ha deta keredo
12 min. Sortie : 6 septembre 1929 (France). Comédie, Muet
Court-métrage de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 6/10.
Annotation :
Assez injuste de juger le travail quand il en reste seulement 12 minutes, mais j'ai bien aimé la thématique de la jeunesse désœuvrée en recherche d'emploi. J'espère la revoir à l'avenir ! Très énergique, les interactions sont vraiment plus fluides que dans ses derniers films. Maybe la meilleure porte d'entrée que celle de la chronologie ?
Choeur de Tokyo (1931)
Tôkyô no kôrasu
1 h 30 min. Sortie : 15 août 1931 (Japon). Drame, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Très belle surprise qu'est ce Chœur de Tokyo, avec un protagoniste très moderne, à l'image du film d'ailleurs. Du slapstick qui fait mouche, de très bons payoff et un dynamisme que je n'ai pas retrouvé chez Mizoguchi à la même époque. Hâte de continuer !
Gosses de Tokyo (1932)
Otona no miru ehon - Umarete wa mita keredo
1 h 31 min. Sortie : 3 juin 1932 (Japon). Comédie dramatique, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Peut-être un de mes nouveaux muets préférés. Instant classic, une pépite de justesse qui aborde tant bien les effets de mode chez les enfants que leurs peurs d'être mal perçus. Le muet permet à Ozu d'être plus dynamique que jamais, dans sa réal, dans ses blagues, dans son montage. Difficile à surpasser, vraiment.
Où sont les rêves de jeunesse ? (1932)
Seishun no yume ima izuko
1 h 32 min. Sortie : 13 octobre 1932 (Japon). Comédie dramatique, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
On enchaîne avec un autre banger, qui brille par son groupe de personnages, surtout le rôle principal. Un éclat ce Ureo Egawa, il carry le film. Le discours m'a particulièrement atteint, rares sont les films qui portent à cœur de montrer comment rester humble dans sa réussite, comment aimer sans retour, comment élever ses amis et s'épauler.
Femme de Tokyo (1933)
Tokyo no onna
47 min. Sortie : 9 février 1933 (Japon). Drame, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 6/10.
Annotation :
Ton beaucoup plus dramatique, le format de 47 minutes peine à convenir à une histoire qui aurait pu profiter de plus de temps, notamment pour qu'on s'attache un minimum au dude qui pendouille à la fin. Sympa, mais pas marquant pour un sou.
Histoire d'herbes flottantes (1934)
Ukikusa Monogatari
1 h 26 min. Sortie : 20 juillet 2005 (France). Drame, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10.
Annotation :
Ozu atteint un nouveau palier dans sa mise en scène, qu'on devine équivalent à celui du niveau du cinéma du moment. Le cadre est mieux pensé, plus noble. Transitions par cartons de dialogues, par fondus, etc. La structure du film fait elle aussi plus récente. En dehors de ça, le film sait être touchant, sans pour autant être incroyable. Curieux de voir le remake !
Une auberge à Tokyo (1935)
Tôkyô no yado
1 h 20 min. Sortie : 21 novembre 1935 (France). Drame, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
En voilà un drame qui vaut le coup ! Ozu renoue avec son bon vieux sujet de la pauvreté et va à fond dans le délire, rassemblant tous ses acteurs fétiches de l'époque d'ailleurs. Enfin de la musique, incroyable.
Le Fils unique (1936)
Hitori musuko
1 h 27 min. Sortie : 15 septembre 1936 (Japon). Comédie dramatique
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 6/10.
Annotation :
Premier film parlant, dont on a une copie HD et qui feature Chishu Ryu. Aussi le premier film devant lequel je doute vraiment de l'avenir de cette rétrospective. Avec le son, la narration devient paresseuse, trop sage. Il y'a cependant un vrai propos d'introspection vis-a-vis du muet ainsi que de très beaux morceaux (les 20 dernières minutes). Mais un peu faible...
Il était un père (1942)
Chichi ariki
1 h 26 min. Sortie : 29 juin 2005 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Déjà largement meilleur que le précédent, ce "Il était un père" comporte tous les éléments du récit fleuve dramatique typique. Belle surprise que de voir cette relation évoluer de l'enfance à l'age adulte, enfant hanté par son besoin de présence paternel. Dommage, le film manque de moment vraiment marquant, mais surtout de subtilité lorsqu'il s'agit de nous jeter à la tronche son ambition semi-déguisée de propagande étatique.
Récit d'un propriétaire (1947)
Nagaya shinshiroku
1 h 12 min. Sortie : 8 juillet 1992 (France). Comédie dramatique
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10.
Annotation :
Ozu corrige le tir avec ce qu'il manquait le plus à "Il était un père", des moments clés poignants entre personnages pour que nous, puissions nous laisser porter par le récit. Plus tendre, plus vrai et un petit retour aux sources j'ai l'impression, ce nouveau film est le bienvenue pour se hisser dans le haut du panier.
Été précoce (1951)
Bakushu
2 h 04 min. Sortie : 9 février 1994 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 6/10.
Annotation :
Construit en miroir de son film précédent Printemps Tardif, Ozu choisit de jouer la carte du drame tranquille, en contraste sévère du ton bien plus sombre et dramatique de "Printemps". Malheureusement, bien que très beau visuellement, le film s'égare pas mal et raconte en moins bien la même chose que son aîné. On sent que c'est la formule Ozu par excellence, mais... vraiment déçu.
Femmes et voyous (1933)
Hijosen no Onna
1 h 41 min. Sortie : 8 novembre 2023 (France). Drame, Policier, Muet
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10.
Annotation :
Rattrapé au Festival Lumière en projection évènement en présence d'une envoyée de la Shochiku ! Un film très beau dont la forme évoque les plus grands moments du Film Noir classique. Le mélodrame ne prend malheureusement pas, bien trop ronflant et répétitif. Mais l'exercice de style est réussi, on ne connaissait pas Ozu en si grand appréciateur de l'Occident !
Le Goût du riz au thé vert (1952)
Ochazuke no aji
1 h 55 min. Sortie : 19 janvier 1994 (France). Comédie dramatique
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10.
Annotation :
Très beaux moments de vie de couple, où l'on apprend à composer un mariage en compromis et personnalité, la recette du riz au thé vert.
Et le reste du film qui gravite autour, assez oubliable malheureusement. Décidément, cet Age d'Or d'Ozu ne semble me convaincre qu'à moitié. J'espère retrouver bientôt la puissance de Printemps Tardif dans ses années 50.
Printemps précoce (1956)
Sôshun
2 h 24 min. Sortie : 1 août 2018 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10.
Annotation :
Une très belle histoire de couple, d'employé, de femmes et d'hommes dans ce Tokyo tout en extérieur. Malgré ses longueurs, j'ai beaucoup accroché. Plutot burné de traiter de l'adultère en mal en 56, preuve d'une ouverture sur le sujet assez osée. Une photographie peut-être moins belle qu'été précoce mais un film bien plus engageant.
Crépuscule à Tokyo (1957)
Tôkyô boshoku
2 h 20 min. Sortie : juillet 1994 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La période Noir et blanc d'Ozu se conclue en beauté. Pas loin d'un Maternité Éternelle, ce drame intense tout en noirceur dénote beaucoup avec le reste de l'œuvre du réalisateur. Intense, juste et vraiment bien filmé. Je relève surtout l'acting impérial des trois immenses acteurs, notamment Setsuko Hara qui ici brille vraiment. Cruel, le film va laisser sa marque, c'est certain. Un des meilleurs.
Fleurs d'équinoxe (1958)
Higanbana
1 h 58 min. Sortie : 7 février 1958 (Japon). Comédie dramatique
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10.
Annotation :
Sa principale force réside dans le fait que oui, c'est son premier film couleur. Et de dieu que ça renforce l'image de son cinéma : plus de profondeur, plus d'identité et surtout un charme nouveau qui sauve ce marathon d'une trop grande répétition. Film très intéressant, avec plusieurs moments qui résument bien ses thématiques habituelles de belle manière. Du très bon cru !
Bonjour (1959)
Ohayô
1 h 30 min. Sortie : 12 mai 1959 (Japon). Comédie
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Pas de côté cette fois-ci, Ohayô est un petit vent de fraîcheur dans le paysage d'Ozu. Toujours beau, le cadre et ses couleurs construisent un petit monde qui a certainement façonné Wish Anderson et autres maniaques de la vignette ciné. Les enfants magnifiques, adorables, dans ce voisinage agencé si intelligemment. Un éclat.
Herbes flottantes (1959)
Ukikusa
1 h 59 min. Sortie : 17 novembre 1959 (Japon). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 6/10.
Annotation :
Malgré une première moitié surpassant de loin l'original, la deuxième s'enlise et peine à retrouver la puissance du film de 1934. Le casting est irréprochable, ainsi que la photographie et les décors, simplement les plus beaux de la carrière d'Ozu. Dommage que ça ne fonctionne plus après le début de la romance, ça aurait pu être un de ses meilleurs.
Fin d'automne (1960)
Akibiyori
2 h 08 min. Sortie : 13 novembre 1960 (Japon). Comédie, Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10.
Annotation :
Un des scénarios les plus solides d'Ozu, où chaque personnage trouve parfaitement sa place, chacun exploité comme il faut. Des couleurs sublimes, peut-être les meilleurs cadrages du cinéaste. On compte aussi un final vraiment touchant. Dommage qu'il ait certainement 25 minutes de trop, le quiproquo s'étend beaucoup, d'autant qu'il s'agit là d'une thématique vue et revue chez Ozu.
Dernier caprice (1961)
Kohayagawa-ke no aki
1 h 43 min. Sortie : 27 janvier 1982 (France). Comédie dramatique
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10.
Annotation :
Somptueuse vignette aux formes et couleurs chatoyantes, l'avant-dernier film d'Ozu semble nous préparer à son départ, notamment via cette dernière séquence bien plus sombre et pesante qui contraste de fou. Le début est très bien, tellement dommage que comme beaucoup d'autres de ses films, le deuxième acte soit si répétitif et creux. C'est beau, mais qu'est-ce qu'on aurait pu s'amuser davantage avec ces personnages !
Le Goût du saké (1962)
Sanma no aji
1 h 53 min. Sortie : 6 décembre 1978 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 6/10.
Annotation :
Se conclue ainsi cette immense rétrospective, avec cet ultime film. Redite de la plupart de ses sujets, quasi la suite de Fin d'Automne tant l'ensemble des personnages et lieux semblent concorder, Le Gout du Saké m'a laissé sur ma faim. Loin d'être mauvais mais loin d'être marquant, hormis une ou deux scénettes fort sympathiques. Un peu dommage de finir sur une note en demi-teinte lorsque plusieurs de ses films m'auront beaucoup plus marqué.
Une femme dans le vent (1948)
Kaze no naka no mendori
1 h 24 min. Sortie : 25 octobre 2023 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
On rattrape les Ozu maintenant disponibles !
Et quelle surprise que cet opus là, un vrai bijou de noirceur. Bien que moins abouti que son "Big 8", ce film démontre un vrai savoir faire de la part d'Ozu dans sa montée en tension (la scène de l'escalier) et dans la prise de position sur ce sujet épineux du pardon. 1948, une date qui fait l'effet d'un éclair, quand on sait que le film relate de l'immédiateté de son sujet. Un des meilleurs films "filler" du sensei.
Les Sœurs Munakata (1950)
Munekata kyôdai
1 h 52 min. Sortie : 25 octobre 2023 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
GrievousLord a mis 8/10.
Annotation :
Une autre grande œuvre du sensei qu'on m'avait caché tout ce temps ! Même si la réal est plus discrète et l'intensité dramatique moins violente que Une femme dans le vent, cet opus ci est un non-stop de relation humaines pétillantes, avec notamment le personnage de la jeune sœur vraiment géniale. Je m'attendais pas à autant aimer, surtout qu'il présente moins bien qu'un été précoce ou un Gout du saké, mais que voulez-vous, on ne choisit pas sa famille... ou plutôt si, en ce qui concerne les persos du film.