Point'n'click : du meilleur au pire

Annotation :

On dit que les albums préférés resteront ceux de son adolescence, c'est probablement vrai pour les jeux également. J'ai découvert à 17 ans la série des Monkey Island par ce titre (j'avais déjà tâtonné sur le premier mais pas bien loin) et ce fut une révélation.

Alors oui, Ron Gilbert n'est plus aux commandes. C'est probablement rédhibitoire pour toute la fanbase de Monkey Island Canal Historique mais personnellement ca m'en touche une sans déranger l'autre... L'humour, les personnages, l'animation, le dosage dans la difficulté... je n'y vois qu'un sans faute. Si je voulais pinailler je dirai que le dernier quart est un poil moins inspiré que le reste mais rien qui ne ternisse l'aura de ce jeu.

Le placer en tête de liste est un choix évidemment tout personnel mais je ne vois pas qui pourrait, de bonne foi, nier les qualités de ce titre. Un incontournable hautement recommandable à tout bon amateur de grog (et les autres).

Joué en 1997-98.

Annotation :

Une bande de simili-losers embarqués dans un voyage dans le temps pour arrêter une tentacule aux volontés despotique... Ca sonne comme une mauvaise blague, mais le genre de blague indémodable qui se transmet de génération à génération.
L'écriture est impeccable, les situations hilarantes et les personnages inoubliables. Ne passez pas à côté. Gloire à la Tentacule Pourpre.

D'ailleurs en parlant de génération, la nouvelle pourra s'y frotter avec une version Remastered de 2016, remastered discret qui dépoussière un peu le titre sans lui ôter son charme.

Joué vers 1995.

Annotation :

En 2009 on sortait d'une décennie de (relative) disette en point'n'click. LucasArts ayant lâché l'affaire, la production était devenue relativement confidentielle et autoréférencée. Ca tournait pas mal en rond.
Amanita Design déboule dans ce contexte avec Machinarium, une proposition qui, pour une fois, apporte bien plus qu'un simple hommage aux productions d'antan. Le ton, charmant et espiègle, les énigmes simples mais exigeantes, le design, très léché, repositionnent le point'n'click comme un genre qui compte.
Machinarium n'est pas que le prophète d'un renouveau du genre, c'est aussi objectivement un titre d'une très grande finesse.

Joué en 2010.

Annotation :

Le petit éditeur Telltale a gagné ses galons en jouant, le temps de 3 saisons, avec la licence Sam & Max, récupérée sur le cadavre de LucasArts.
Un peu timide et techniquement limité sur la 1re saison, Telltale gagne en confiance sur les saisons suivantes. Cette 3e et dernière saison est probablement la meilleure, jouant avec bonheur avec ses personnage dans des scénarios toujours absurdes mais déclinant un humour ravageur.

Joué en 2011.

Annotation :

La claque qui allait propulser Telltale vers une reconnaissance unanime. C'est aussi le début d'une autre façon de concevoir le point'n'click, moins sur la succession de tableau à débloquer que sur l'immersion dans un scénario très scripté mais riche en dilemme et en choix moraux. Par là, Telltale a parfaitement compris le comics d'origine et invente un nouveau style de jeu...

Joué en 2012.

Annotation :

On continue dans la progression avec cette deuxième saison, plus consistante que la première, et avec toujours plus de situations et de personnages mémorables.

Joué en 2009.

Annotation :

Ce premier épisode a marqué l'histoire du jeu vidéo et ce n'est pas pour rien.
Il faut le dire, cet opus, en 1990, c'est un petit miracle. Le genre point n click existe déjà depuis un bon moment mais il faut voir d'où on part. Gameplay préhistorique, énigmes lunaires et punitives...

The Secret of Monkey Island propose en 1990, clé en main, une aventure ou le plaisir du joueur n'est pas qu'un élément marketing un peu mensonger. Tout est pensé pour être simple, fluide, retors mais logique et accessible. Jouer en 1990 n'est plus un chemin de croix pour apprivoiser un concept complètement pêté, et quel bonheur de se plonger dans cette aventure caribéenne.

Une écriture impeccable qui, enfin, ne prend pas le joueur pour un adolescent attardé. C'est une petite révolution qui a lieu ici et une nouvelle référence pour la qualité d'écriture. La concurrence sera encore larguée quelques temps avant de comprendre ce qui leur arrive.

On peut découvrir le titre aujourd'hui avec la très bonne Special Edition de 2009, qui réactualise le titre (même si la nouvelle tronche à Guybrush ne me revient pas vraiment).

Joué vers 98-2000

Annotation :

Quand je regardais Myst tourner sur le PC de mon oncle au tout début des années 90, j'avais bien conscience que quelque chose d'inédit se déroulait sous mes yeux. Il fallait bien au moins 10 ans avant que je ne mette la main sur ce titre. Sans regret. Une histoire de famille déchirée sur fond de multivers (qui sera décliné dans les épisodes suivants). Un point'n'click visuellement magnifique (pour l'époque) au challenge ardu mais à la logique implacable. Ici dans version au gameplay remanié pour une meilleure prise en main.

Joué en 2010.

Annotation :

À mi-chemin entre un Myst pour le côté insulaire et l'élégance d'un gameplay minimaliste à la The Room, The Witness n'invente rien mais réussit ce qu'il entreprend avec brio. La plus grande réussite ici consiste en la courbe de progression, mon rythme de jeu actuel, plutôt casual, fait que je ne me permets plus de rester bloqué des plombes pour rien. Et ici, on trouvera toujours de quoi progresser, quitte à revenir plus tard profiter des nouvelles connaissances acquises. Il m'a fallu au moins une vingtaine d'heure de jeu avant que l'idée d'aller voir une soluce me titille. À cette échelle ça tient presque du génie. Je regrette juste la hausse de difficulté sur la fin (disons, à partir du Village) qui réintroduit de la frustation là où prédominait la satisfaction d'avoir réussi à décoder la majeure partie du jeu avec mes neurones. The Witness, un jeu qui se respecte et qui respecte le joueur. C'est suffisamment rare pour être souligné.

Joué en 2019.

Annotation :

Cet épisode a pu décevoir les fans de la première heure (et les autres). En effet, c'est la pure continuité du premier épisode, l'effet de surprise en moins. Le concept d'une gamine de 10 ans qui prend toutes les décisions de survie d'un groupe a pu en agacer plus d'un (elle a en tout cas malmené ma suspension d'incrédulité). Cela dit l'écriture ici est encore magistrale et les dilemmes moraux toujours plus épouvantables. Une immersion éprouvante dans le monde crasseux de la survie.

Joué en 2014

Annotation :

Quatrième et avant-dernier de la série BlackWell, cet épisode fini par donner les principales clés de l'histoire. Difficile de d'ordonner réellement les épisodes tant le jeu gagne de la saveur d'épisode en épisode (récurrence des personnages, metaplot qui s'épaissie...).

Joué vers 2012

Annotation :

J'ai un rapport presque amoureux aux histoires de maison hanté. Grâce à the Game Kitchen, le genre a gagné un digne représentant vidéo-ludique. Le studio nous sert une aventure d'horreur lovecraftienne et psychologique avec des gros (des énôôôrmes) pixels. Et c'est là que ces gros carrés tout moche prennent leur sens : ils laissent beaucoup de place à l'imagination, quoi de mieux pour susciter l'effroi ? Un très bon jeu, intelligent et habité (hanté ?)

Joué en 2015

Annotation :

Dernier épisode, on retrouve ici l'arc Madeline démarré dans le 3e épisode et l'histoire trouve ici sa conclusion finale. Epiphany révèle encore bien des surprises, ce qui démontre le brio de l'écriture de cette saga. La série Blackwell est définitivement une pierre angulaire du genre.

Joué en 2014.

Annotation :

J'ai régulièrement pesté sur les jeux d'enquête. La série Sherlock Holmes ? Sympa mais souvent inégale et terriblement téléguidée. Ace Attorney ? On y trouve bien plus de drama que de logique.

Avec Return of the Obra Dinn, on plonge dans l'enquête. Formelle. Brute. Sans artifice. Ou si peu.

Enquêteur pour une compagnie d'assurance, vous montez sur un navire réapparu après avoir disparu pendant quelques années. Vous voilà avec une liste d'équipage, un trombinoscope sans nom. Et une montre magique qui permet de voir et d'entendre les derniers moments d'un macchabé. Charge à vous d'établir le devenir de chacun.
Un premier cadavre et c'est parti pour un long jeu de piste, d'une petite dizaine d'heure.

C'est donc essentiellement cela. Un jeu de piste. Un indice, qui en éclaire un autre, qui en éclaire un autre, etc.
C'est basique mais tout à fait charmant. Pas révolutionnaire pour un sou mais diablement malin et très ludique. Tout cela dans un contexte naval et fantastique. Avec une atmosphère qui tient autant de Jules Verne que de Lovecraft.

On en oublierait presque le parti pris graphique, osé, de présenter une 3D à travers le filtre de ces écrans monochrome et basse résolution des premiers ordinateurs. Je ne sais pas dans quelle mesure cela contribue (ou non) à l'immersion mais on s'y fait très rapidement.

Joué en 2021

Annotation :

Une vraie curiosité sur Wii, et dans le monde video ludique en général, tant les point'n'click n'ont jamais investi le monde des consoles(même si la donne change avec le modèle plus dirigiste créé par Telltale). Ici c'est la wiimote qui joue la souris, ce qui n'est pas un détail tant les développeurs ont su en tirer parti. Ce jeu possède une vraie personnalité, un ton résolument japonais, quand l'essentiel de la production est cantonnée à une ambiance et un graphisme très occidentaux. Une excellente surprise, encore maintenant unique en son genre.

Joué en 2008.

Annotation :

Certainement le point d'entrée privilégié vers l'univers de Terry Pratchett pour ma génération. C'est en tout cas par ce biais que j'ai découvert le Disque Monde. Ce jeu est à la fois une merveille, d'écriture et de loufoquerie, et épouvantable de difficulté (je jouais littéralement avec la solution sur les genoux). Je le referais cependant volontiers.

Joué en 1996

Annotation :

On aurait pu légitimement se méifier d'une nouvelle sortie de The Brotherhood après le trop tiède The Beautiful Desolation. C'était sans compter le talent du studio pour ranimer l'esprit de son premier jeu Stasis, sorti en 2015.


Nous voilà aux commandes d'un couple au lourd passif, venus au secours d'une plateforme off shore, bien déterminés à sauver les survivants (ou à défaut de piller ce qu'ils peuvent pour éponger leur dette colossale). La suite sera une longue descente vers l'enfer.


J'ai déjà dit tout le bien que je pense de la formule point and click développée par The Brotherhood. Ici elle est magnifiée. Une interface simple, élégante. Des énigmes, ni trop durs, ni trop simples, avec suffisamment d'indices pour ne pas coincer longtemps. Le point fort étant la répartition entre différents les personnages (bientôt rejoins par un troisième larron) qui seront vite séparés et devront s'entraider à distance, chacun ayant sa compétence précise (combiner, dissocier), les objets pouvant s'envoyer à distance par un procédé technologique (c'est peu crédible mais très plaisant en jeu).


L'histoire centrée autour de la corporation Cayne se développe au fur et à mesure des lectures (des journaux intimes laissés par les victimes) et les révélations s'enchaînent sans temps mort. Le tout dans une ambiance étouffante et paranoïaque qui va parfaitement au titre. Comme d'habitude les visuels sont à tomber, l'ambiance graphique et sonores étant juste parfaites. Mention spéciales aux nombreux dialogues entre les personnages, le voice acting étant impeccable. Je regrette juste la dernière partie du jeu qui dévie un peu de la proposition intitiale et aborde des thèmes un peu moins convaincants.


Jeu qui m'aura tenu une bonne vingtaine d'heure (j'ai pris mon temps) c'est largement plus que la moyenne classique des point and click mais ca tient largement la route.
Brotherhood continue de développer leur univers cyberpunk-horrifique dans une suite qui évite la redite et avec encore plus de talent. J'adhère. Point and click, exploration, horreur... Une Sainte Trinité.

Joué en 2023

Annotation :

J'ai un rapport passionnel un peu contrarié avec le studio Daedalic, si leurs jeux sont piles dans le créneau qui me plaît, il y a toujours un ou 2 points qui douchent mon plaisir. La série dans l'univers de L'Oeil Noir, démarrée avec les chaînes de Satinav prouve cependant que ce n'est pas toujours le cas. Une histoire poignante, un univers solide, des personnages attachants et des énigmes pointues mais qui restent logiques. Ce second épisode transforme avec brio l'histoire démarrée dans le premier.

Joué en 2014.

Annotation :

En 2018, Return of the Obra Dinn avait mis tout le monde d'accord. La proposition a fait des émules puisqu'en 2022 The Case of the Golden Idol reprend vaillamment le flambeau.
Ici aussi le gameplay est d'une extrême simplicité : permettre au joueur de mener lui-même sa propre enquête en recoupant des indices. C'est aussi simple que ça mais terriblement rafraîchissant quand on a l'habitude des jeux qui nous collent une aventure sur rails.

On récolte donc des indices sous forme d'étiquette, dont on se servira pour tenter de remplir au mieux un texte à trou. Onze meurtres à élucider, tous liés, et un épilogue. Huit heures environ pour ma part.
On retrouve donc avec plaisir la sensation de devoir compter sur ses propres neurones, ce qui laisse un sentiment de satisfaction bien supérieur à bien d'autres jeux narratifs.
La filiation avec Obra Dinn est assumée (j'ai dû vérifier à 2 reprises que ce ne sont pas les mêmes auteurs) et le jeu est tout aussi solide, l'effet de surprise en moins. Pas de quoi bouder son plaisir.

Seul bémol, les 2 DLC payants (6€ chacun), on a assez rarement l'habitude de ce modèle économique pour les jeux narratifs. J'attendrai un rabais et j'irai sans scrupule prolonger le plaisir.

EDIT DLC 2024 : les DLC donnent un prologue à l'histoire, pour 3 tableaux chacun, 6 en tout. Les 2 DLC se suivent donc à faire dans l'ordre. On est dans la droite lignée du jeu de base et l'aventure est assez conséquente (surtout sur le dernier DLC) pour qu'on ne se sente pas floué dans l'affaire, même si le modèle DLC reste assez frustrant. Je recommande donc également.

Joué en 2023 + 2024 (DLC)

Annotation :

Wadjet Eye continue ses jeux à gros pixels et nous sort une histoire de post-apo où les machines sont désormais seules face à leur destin et à leurs responsabilités. L'histoire est bien plus riche qu'on aurait pourrait le penser et laisse pas mal d'espace à la réflexion. Comme dans le reste de leurs productions je trouve le dosage des énigmes très justes, ni trop complexe, ni trop évident. Juste ce qu'il faut pour se creuser les méninges sans coincer bêtement (même si ca arrive, forcément).

Joué en 2015.

Annotation :

On reprend la même sauce que The Walking Dead, mais on change de comics. Si le gameplay déçoit car il n'a pas évolué d'un iota (et abuse même du QTE), c'est toujours un système qui favorise l'immersion. Et l'univers de Fable est une très bonne pioche ! On suit avec attention cette enquête chez les icônes déchues des contes de notre enfance, un vrai roman noir et fantastique, avec des personnages tous plus mémorables les uns que les autres.

Joué en 2014.

Annotation :

Plus encore que le premier, la série Myst s'est développée en une saga exigente. En toute honnêteté je n'aurai plus la force de m'investir sur de tels jeux aujourd'hui. Mais pour qui a encore le temps, cette saga dévoile aux plus patients de petits bijoux.

Joué en 2009.

Annotation :

LucasArts ayant abandonné le style, le retour de Guybrush semblait hautement compromis. Il fallu une équipe d'ancien du studio, acharnés à prolongé les vieilles gloires pour ressusciter Guybrush. Et c'est une belle réussite qui parvient à effacer la déception du 4e épisode et qui impose Telltale Games dans les noms à suivre. Les défauts des premiers Telltale sont là (character design plutôt pauvre) mais l'humour acide est revenu et les énigmes sont fun. Un coup d'essai transformé avec brio.

Joué en 2009-2010.

Annotation :

Des Monkey Island j'avais bien sûr retenu le nom du maître d'oeuvre Ron Gilbert. Si j'avais été plus attentif, j'aurai pu retenir aussi celui de Bill Tiller, responsable en grande partie de ce qui faisait le charme cartoonesque du 3e épisode de la saga.

De fait, la filiation entre A Vampyre Story et The Curse of Monkey Island saute aux yeux. Entre les décors, l'humour très verbal, le duo de protagonistes, le gameplay, certaines ambiances sonores, etc. l'ombre du Grand Frère plane sur cette production. On s'attache vite aux personnages, l'aventure est joyeusement plaisante. On s'amuse ici avec le folklore vampirique autant que les MI surfaient sur l'aura piratesque et caribéen.
Les énigmes sont également plutôt bien dosés (sauf la phase des potions, pénible et ratée).

Si cette aventure, un peu fauchée et parfois trop verbeuse, reste perfectible, elle mériterait bien plus de reconnaissance à mon goût. Reconnaissance qui lui aura manqué pour poursuivre l'aventure restée en suspens, dans un deuxième volet avorté.

Une très bonne découverte, 13 ans après sa sortie, d'un titre que je pensais mineur mais qui s'est révélé être tout à fait solide et enthousiasmant.

Joué en 2021.

Annotation :

Ha, ha, Larry. Sa tronche de goblin albinos, son amour démodé du disco, sa poisse légendaire, ses bimbos tellement typées 90's... La mauvaise blague Larry Laffer en est déjà à son 6e épisode (avec un épisode fantôme dans le lot), avec un pitch haletant, jugez : "Larry a gagné un séjour dans un complexe de vacances". C'est gras et pourtant ca marche ! (Ou alors c'est mes hormones d'adolescent qui m'avaient rendu très tolérant). Faut dire que j'ai un faible pour les anti-héros, et ici notre cher Larry cumule. Un jeu biactol : c'est pas glorieux mais ca décrasse.

Joué vers 95-96.

Annotation :

On retrouve Rosa, après l'avoir quitté quelques temps pour sa tantine. Même si l'intrigue fini par nous perdre un peu en chemin, le plaisir reste constant et l'immersion gagne en puissance en exploitant les 2 premiers épisodes.

Joué vers 2012.

Annotation :

Du point'n'click en 3D isométrique dans un vaisseau abandonné et au proie aux pires horreurs. J'aime l'horreur, j'aime le space op'. Certes pas parfait mais ça a fait mouche !

Joué en 2016.

Annotation :

Aux commandes d'un outil de surveillance massif et guidé par un mentor gouvernemental, vous voilà en charge de relever les traces numériques de suspects dans une affaire de terrorisme afin d'alimenter Big Brother et de déclencher la machine judiciaire. Ce concept excissivement casse-gueule avait toutes les chances d'aboutir à un jeu grossier et militant. Surprise Attack a pourtant réussi à éviter l'écueil du manichéisme en faisant progresser la réflexion sur cette activité tout au long des 5 courts épisodes de ce jeu. L'essentiel du jeu sera constitué de lectures en tout genre pour déceler des indices de l'implication de tel ou tel suspect dans les évènements, ca ne plaira pas à tout le monde mais la qualité d'écriture est impeccable et j'ai plongé dans l'histoire. Comme tout le monde est coupable à un certain degré selon l'angle où l'on regarde, la responsabilité du joueur dans le déroulé posera forcément question. Je ne saurai que le conseiller à ceux qui veulent une aventure immersive qui sorte de l'ordinaire.

Joué en 2019.

Annotation :

Telltale est mort... vive the Big Bad Wolf ?

En effet comment ne pas penser au défunt telltale en entamant cette aventure ? Et comment ne pas pointer les différences, notamment l'absence de tous ces tics d'écriture qui ont fini par rendre convenue l'expérience Telltale.

Ici l'écriture est bonne voire, très bonne. L'épisode 1 vous en met plein la vue, et si la suite est moins flamboyante, l'ensemble est globalement réjouissant. Le jeu ne prend pas le joueur pour un lapin de 6 semaines et l'embarque sur une histoire mêlant agréablement enquête, Histoire, ésotérisme, art etc.
Côté gameplay l'impression de liberté est plus grande que chez le voisin Telltale où les rails sont souvent un peu trop visibles. Ici les choix sont travaillés et souvent non binaires.

Contrepartie de cet histoire multi-branche, on se retrouve dans un formidable huis-clos qui s'étoffe au fur et à mesure de l'histoire mais l'impression de découverte ne se renouvelle pas et on visite quasiment toutes les pièces à visiter dès le départ. On aurait aimé plus de surprises de ce côté là.

Côté histoire, l'enquête switch en cours de route vers quelque chose d'autre (sans spoiler). On aime, ou pas, mais c'est relativement couillu d'emmener l'histoire là où on ne l'attendait pas forcément.

Bref, un studio qui entre-temps s'est annoncé comme portant la suite de la licence Vampire de White Wolf, ça promet donc.

Joué en 2019.

[Note 2023 : Ca donnera en 2022 (2023 sur Steam) Vampire: The Masquerade Swansong. Titre à l'appréciation pas toujours unanime. Comme The Council d'ailleurs. Je me ferai mon opinion par moi-même]

Annotation :

Oeuvre minimaliste, portage smartphone oblige, mais pas minime. Ce jeu parvient à nous immerger dans une enquête ésotérique dans le grand nord. Beaucoup de lectures pour s'immerger et frissons aux rendez-vous. Très bien fait sur un thème et un support pourtant casse-gueule.

Joué en 2014.