SERIES
Juste une liste recensant les séries que je regarde en 2024, histoire qu’au prochain bug du live, je puisse toujours être en mesure de consulter mes avis.
18 séries
créée il y a 11 mois · modifiée il y a 24 joursSquid Game 2 (2024)
Ojingeo Game 2
Date de première diffusion : 26 décembre 2024 (France). 1 saison. Thriller, Action, Drame
Drama Netflix
Alfred Tordu a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Avis Complet :
https://www.senscritique.com/serie/squid_game_2/critique/317217447
La Haine : La scène est à nous (2024)
40 min. Date de première diffusion : 19 décembre 2024 (France). 1 saison. Documentaire, Comédie, Drame
Série Canal+
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Un bon making of bien construit qui donne envie de voir l’adaptation théâtrale de La Haine, tout en restant visiblement honnête sur sa conception, n’hésitant pas à pointer du doigt les difficultés rencontrées par l’équipe ou les quelques différents créatifs entre le directeur artistique et le metteur en scène.
Bref.2 (2025)
35 min. Date de première diffusion : 14 février 2025 (France). 1 saison. Comédie, Comédie dramatique
Série Disney+
Alfred Tordu a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Avis Complet :
https://www.senscritique.com/serie/bref_2/critique/317243113
The Jinx (2015)
The Jinx: The Life and Deaths of Robert Durst
46 min. Date de première diffusion : 8 février 2015 (États-Unis). Policier, Documentaire
Série HBO
Alfred Tordu a mis 8/10.
Annotation :
Saison 2 : 7/10
Non contente d’avoir lancer la vague des true crimes qui gangrènera le microcosme sériel des années à venir, The Jinx avait la particularité d’être à la fois conteur et acteur de son affaire criminelle, relançant à elle seule un cold case resté sans réponse depuis plus de 15 ans grâce à une méticuleuse contre-enquête et d’improbables aveux arrachés par mégarde au suspect numéro 1 Robert Durst. Il était donc logique qu’Andrew Jarecki revienne un jour terminer l’histoire qu’il avait lui-même fait renaître.
Désormais simple narratrice des évènements, la série poursuit le travail déjà entamé 10 ans plus tôt, avec à nouveau un remarquable sens de la mise en scène et du story-telling. Si la première saison racontait comment un riche homme de pouvoir passé entre les mailles du filet, la saison 2 se concentre sur les causes de cette longue impunité, ainsi que sur les raisons ayant poussé l’entourage proche de Durst à ignorer, voire à participer aux odieux crimes de leur ami. Le réalisateur prend un plaisir communicatif à nous montrer ce vieillard à demi sénile, voyant enfin tout son petit monde s’écroulait autour de lui.
Disclaimer (2024)
45 min. Date de première diffusion : 11 octobre 2024 (France). Drame, Thriller
Série Apple TV+
Alfred Tordu a mis 4/10.
Annotation :
Autant regarder La Vérité Kidnappée sur Netflix à la place. C’est la même démarche artistique, le même propos et c’est fait beaucoup plus subtilement que dans cette série Apple +. Marche aussi avec les films Mademoiselle et La Nuit du 12.
On sent que Cuaron essaye de manipuler son spectateur pour le faire complètement adhérer au point de vue des personnages masculins, qu’il ressente une haine viscérale pour Cate Blanchett, avant de constater sa méprise et remettre en question ses préjugés sexistes. Sauf que déjà, faut être un sacré moraliste américain pour vouer une haine à une femme qui trompe juste son mari ; et d’autre part, le traitement est tellement over the top jusqu'au basculement du dernier épisode, qu’à aucun moment, on peut véritablement prendre au sérieux la version à charge qui nous est assenée, au point d’attendre que le twist pointe le bout de son nez.
Reste la mise en scène atypique du réalisateur, parvenant à insuffler un peu d’intérêts et d’émotions à un récit qui en est totalement dépourvu.
Dexter : Les Origines (2024)
Dexter: Original Sin
50 min. Date de première diffusion : 6 février 2025 (France). 1 saison. Drame, Policier, Thriller
Série Paramount Plus with Showtime
Alfred Tordu a mis 5/10.
Annotation :
Saison 1 : 5/10
Tout ayant déjà été raconté sur les origines de Dexter dans de nombreux flashs backs au cours de la série originale, ce programme était par essence condamné à la redite. Nous n’aurons même pas le plaisir de suivre les débuts d’un apprenti tueur mal assuré, car notre anti-héros est d’emblée l’assassin méthodique que l’on connaît par cœur, et les galères qu’il traverse auraient très bien pu survenir dans la série mère.
De toute façon, passé le premier épisode qui nous ressert le premier meurtre de Dexter à la virgule près, mais avec beaucoup moins de malice dans la mise en scène, le jeune médecin légiste intègre immédiatement la police de Miami, où il y côtoie quasi tous ses collègues habituels en version rajeunie et retrouve même son bureau attitré qu’il ne quittera visiblement pas avant les 30 prochaines années. L’objectif n’est donc pas de développer le lore en nous racontant quelque chose qu’on ne soupçonnait pas sur le passé des personnages, mais de recréer le contexte initial de la série mère, afin de refaire la même chose qu’avant, avec des enjeux moindres vu que le protagoniste en est aux balbutiements de sa construction et qu’il ne peut pas évoluer pour ne pas générer d’incohérences avec ce qui va suivre.
Alors pourquoi une note si haute pour un programme aussi insignifiant ? Ben parce que je suis le public cible pour ce genre de fanfics à la con. Jaime tellement la première série que voir ce casting de clones, Debra en mode pompomgirl, ou Dexter en stagiaire builly par ses collègues, ben ça suffit à combler mes maigres attentes. D’autant que la team de scénaristes n’ont pas perdu leur sens du storytelling et parviennent à maintenir notre attention grâce à une intrigue principale assez bien menée. En outre, la caractérisation des personnages est respectée, c’est plutôt plaisant de les voir interagir ensemble et, même si les auteurs essayent de gagner du temps en revenant en détail sur le drame fondateur de Dexter qu’on connaît déjà parfaitement, au moins on évite les sous intrigues inutiles sur des persos tertiaires dont on se branle, comme c’était trop souvent le cas auparavant.
Severance (2022)
46 min. Date de première diffusion : 18 février 2022 (France). 2 saisons. Thriller, Science-fiction, Drame
Série Apple TV+
Alfred Tordu a mis 5/10.
Annotation :
Saison 2 : 3/10
Je pense qu’il y a un gros malentendu avec cette série. Tous les gauchos, moi y compris, y ont projeté leur dégoût pour le monde du travail et se sont copieusement branlouiller sur la satire de l’entreprise, finalement assez peu présente dans les 9 épisodes de la première saison. Mais au vu de cette seconde fournée, il est clair que les scénaristes n’ont rien de plus à dire sur ce sujet, ne savent pas où aller avec leur histoire et improvisent au fur et à mesure en capitalisant sur les atouts qui, pensent-ils, leur ont permis de rassembler un public fidèle.
En effet, si le mystère autour de Lumon était l’une des grandes qualités de la S1, c’est notre intérêt pour les personnages et ce qu’ils traversaient qui nous donnait envie de le percer à jour. Hors désormais, le mystère est devenu une fin en soit, d’où d’interminables épisodes d’exposition où moult éléments sont ainsi distillés au compte goutte, mais durant lesquels il ne se passe quasiment rien. Le dernier épisode, sans être à la hauteur de tout le build up déployé, a au moins le mérite de raconter quelque chose et de le faire correctement. Dommage qu’il faille attendre le final pour avoir droit à ce minimum syndical, car les questionnements philosophiques qui y sont soulevés auraient mérité être traités dans les 9 épisodes précédents, pas simplement évoqués au détour de sous intrigues sur les personnages secondaires.
Alors certes, les théoriciens du dimanche se régaleront à imaginer l’histoire qu’on aurait pu leur raconter semaine après semaine, et l’amateur de belle image se délectera des partis pris esthétiques tape à l’œil au possible. La série se donnant un mal fou à paraître plus intelligente qu’elle ne l’est, il n’en faudra pas plus au spectateur élitiste pour avoir l’impression de contempler une véritable œuvre d’art, et pas un vulgaire divertissement vite consommé sur Netflix. Dans une société culturelle où la forme importe désormais plus que le fond, celle de Severance lui permet encore de garder la face, mais pour combien de temps encore ? Pas sûr qu’on puisse prendre indéfiniment les gens pour des cons.
Black Mirror (2011)
50 min. Date de première diffusion : 1 mai 2014 (France). 7 saisons. Anthologique, Science-fiction, Thriller
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
Saison 7 : 7/10
Comeback réussit pour la dernière saison de Black Mirror qui, sans atteindre le niveau des premières, revient toutefois avec une solide fournée de très bons épisodes, tous en phase avec les préoccupations de leur époque.
On commence fort par une hilarante métaphore sur la merdification des plateformes numériques, poussant jusqu’à l’absurde une logique mercantile ne pouvant aboutir qu’à l’asservissement de ses utilisateurs, contraints de devenir eux-mêmes objets de consommation ou panneaux publicitaires ambulants.
Le second épisode illustre à merveille le concept de “gaslithing” au cours d’une intrigue rondement menée, même si l’on peut facilement deviner son twist au premier changement dans la matrice. La modif est un peu trop importante pour nous laisser entrevoir autre chose qu’un élément fantastique.
L’épisode 3 et 4 abordent quant à eux avec pertinence notre rapport à l’IA générative. L’un sous le prisme du thriller psychologique, l’autre sous l’angle du drame romantique. Mention spéciale pour ce dernier, dont la réussite doit beaucoup à Emma Corrin (la Lady Di de The Crown), pastichant avec talent le jeu si particulier des actrices britanniques de la première moitié du XXème siècle, tout en restant suffisamment naturel pour rendre son personnage crédible et monstrueusement attachant.
L’épisode 5 déçoit par le traitement cul cul et simpliste de son sujet, mais il est largement rattrapé par le final, suite inattendue à USS Calister, qui réussit à exploiter encore plus intelligemment le concept de base, à travers une aventure spatiales des plus palpitante.
Adolescence (2025)
1 h 05 min. Date de première diffusion : 13 mars 2025 (France). 1 saison. Drame, Policier, Thriller
Série Netflix
Alfred Tordu a mis 8/10.
Annotation :
Loin d’être une simple coquetterie de mise en scène comme j’ai pu le lire dans certaines critiques, la réalisation en plan-séquence restitue l’intensité de situations que nous avons tous déjà vus dans d’innombrables séries policières auparavant, mais sans jamais les ressentir avec un tel sentiment d’authenticité.
Adolescence embrasse le temps long d’une arrestation musclée, avec tout ce qu’elle comporte de violence et d’incompréhension pour les concernés. La longue attente dans les couloirs du commissariat, avant un interrogatoire éprouvant d’une vingtaine de minutes ; ainsi que la longueur d’un entretien fleuve entre le suspect et sa psychologue, qui s’étend sur une heure d’échanges à la fois amicaux, tendus et faussement anodins. Mais la série utilise également son dispositif pour dépeindre, à la manière de Gust Van Sant dans Elephant, le microcosme scolaire dans lequel évoluait l’adolescent, lui-même empreint dune certaine violence pouvant en partie expliquer les raisons du crime. Chaque épisode est une pièce de théâtre à lui tout seul, ce qui nécessite un fort investissement de la part des interprètes qui sont, de fait, totalement habités par leurs personnages.
Seul le dernier épisode est un peu en dessous du reste, dans la mesure où le dispositif ne me semble pas adapté pour raconter la reconstruction de la famille et la remise en question des deux parents quant à leur possible responsabilité dans cette affaire. Ce n’est pas quelque chose qui peut réellement s’observer sur une heure en temps réel, mais plutôt sur des mois, voire des années entières. Or, pour aborder ce sujet avec leurs contraintes esthétiques habituelles, les scénaristes ont été obligé de faire subir à la famille une journée cauchemardesque, durant laquelle toutes les épreuves qu’ils sont censés traversés en plusieurs mois leur tombent dessus en seulement 60 minutes, ce qui amène fatalement à des situations plus artificielles.
Et c’est fort dommage pour une série qui brille justement par sa justesse d’écriture, dressant sans manichéisme le portrait d’une jeunesse contemporaine qui, malgré les avancées de metoo, reste fortement empreint de masculinité toxique. Que ce soit au sein de la sphère familiale, du milieu scolaire ou des réseaux sociaux, terreau fertile de contre-culture masculiniste à laquelle les jeunes garçons sont facilement exposés.
Astérix & Obélix : Le Combat des chefs (2025)
36 min. Date de première diffusion : 30 avril 2025 (France). 1 saison. Mini-série, Animation, Aventure
Dessin animé (cartoons) Netflix
Alfred Tordu a mis 6/10.
Annotation :
A l’instar du Domaine des Dieux, adapté par Astier une décennie plus tôt, Chabat reprend fidèlement l’intrigue d’origine, y greffe ses propres conneries et tente d’y apporter plus de consistance dramaturgique, notamment par le biais d’un dernier acte inédit, faisant office de climix final. Mais si l’humour de l’ex nul se marie toujours aussi bien avec celui de Goscinny, nous gratifiant une nouvelle fois d’une pléthore de gags absurdes et référencés dont il a le secret, ce dernier est toujours beaucoup moins à l’aise dès quand il s’agit de générer du conflit, de l’enjeu ou de la tension. Aussi, la dispute entre nos deux gaulois paraît terriblement artificielle, de même que la phobie sociale d’Obelix, qui me semble en totale contradiction avec la psyché du personnage et fait surtout office de facilité narrative pour renverser la situation à la faveur des romains lors de l’avant dernier épisode.
Par ailleurs, même si l’équipe d’animation s’est amusée avec des effets de style à la Spiderverse, mais dans une éthique de BD typiquement franco-belge ; ces derniers ne constituent qu’un habillage sympathique apparaissant sporadiquement au cours de la série. La réalisation en elle-même m’apparaît en revanche beaucoup moins précise et aboutie que dans les deux précédentes adaptations animées de Louis Clichy, empêchant ainsi à cette aventure d’atteindre le souffle épique visiblement recherché par son réalisateur.
Je ne comprends pas non plus l’intérêt de cet épisode prequel, tant il semble décorrélé du reste, autant au niveau de l’intrigue que de humour. Comme si Netflix avait forcé Chabat à faire une sorte de pilote pour le public étranger qui ne connaîtrait pas la licence. Mais si tel est le cas, celui-ci ne lui fait certainement pas honneur.
Hormis ses quelques désagréments, la série vaut largement le coup d’oeil pour la passion qui en émane et l’inventivité comique qui s’en dégage. Chabat n’est de toute façon jamais aussi bon que lorsqu’il laisse libre cours à son imagination débordante et incite ses fidèles collaborateurs à faire de même. C’est cet esprit là qui faisait déjà le charme de Mission Cléopâtre et que l’on retrouve ici avec grand plaisir.
The Studio (2025)
35 min. Date de première diffusion : 26 mars 2025 (France). 1 saison. Comédie
Série Apple TV+
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
Saison 1 : 7/10
Une sorte de Dix Pour Cent à l’américaine, dévoilant les coulisses du cinéma à travers ses artisans de l’ombre et pointant avec drôlerie tous les travers récents de l’industrie. C est assez malin d’avoir fait du rôle principal un authentique passionné voulant sérieusement bien faire, mais dont l’idéalisme sera sans cesse rattraper par la réalité de production. On conserve ainsi une certaine sympathie pour le personnage et sa clique, malgré le nombre de conneries abyssales qu’ils peuvent faire à la minute.
Aussi, contrairement à son cousin français, j’apprécie que la série ne s’embourbe pas dans un milliard de sous intrigues dispensables. Chaque épisode se limitant à une histoire indépendante allant de 20 à 50min selon ses besoins, afin d’éviter toute longueur.
En revanche, la réalisation en plans-séquences ne se justifie pas vraiment, hormis pour l’épisode qui en fait son sujet. Mais cela permet au moins une implication totale des comédiens qui de fait, vivent chaque situation avec une intensité palpable.
Squid Game 3 (2025)
Ojingeo Game 3
55 min. Date de première diffusion : 27 juin 2025 (France). 1 saison. Thriller, Action, Drame
Drama Netflix
Alfred Tordu a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Avis Complet :
https://www.senscritique.com/serie/squid_game_3/critique/326445706
Rick et Morty (2013)
Rick and Morty
23 min. Date de première diffusion : 9 octobre 2015 (France). 8 saisons. Animation, Aventure, Comédie
Dessin animé (cartoons) Adult Swim
Alfred Tordu a mis 7/10.
Annotation :
Saison : 5/10
Heureusement que la seconde moitié rattrape un peu la médiocrité de la première. Si les épisodes présentent toujours des concepts de SF incroyables, ils ne sont plus exploités avec le même humour et la même inventivité qu’auparavant, ce qui laisse entrevoir une certaine lassitude chez les auteurs qui semblent avoir fait le tour des personnages comme de leurs ressorts comiques habituels.
Rêves Productions (2024)
Dream Productions
23 min. Date de première diffusion : 11 décembre 2024 (France). 1 saison. Animation, Comédie, Fantasy
Dessin animé (cartoons) Disney+
Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
D’une simple idée de saynète au sein du film Vice-Versa, Pixar en a tiré une magnifique parabole drôle et maline sur le monde du cinéma, où l’on suit le parcours d’une réalisatrice vétérante ne parvenant plus à trouver sa place dans une industrie en pleine mutation depuis que Riley a franchit le cap de la préadolescence.
Je ne suis pas trop fan de la réalisation à la The Office, dont les codes du genre ne sont jamais utilisés. Ce parti pris de faux documentaire devient alors un gimmick visuel encombrant, qui finit même par desservir la mise en scène du show à certains endroits, notamment dans les moments de tension ou d’émotions.
Mais attention, ça reste ce que Pixar a fait de mieux depuis Alerte Rouge. Les parallèles avec le milieu d’Hollywood sont tous incroyablement géniaux.
Gagné ou Perdu (2025)
Win or Lose
20 min. Date de première diffusion : 19 février 2025 (France). Animation, Comédie
Dessin animé (cartoons) Disney+
Alfred Tordu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Je remercie GagReathle sans qui je n’aurais peut-être pas regardé ce programme, et que je vous conseille également de voir à l’aveugle, pour préserver le plaisir de sa découverte.
Depuis le temps que je cherchais une série qui embrasse le point de vue d’un personnage différent à chaque épisode. Je n’avais pas revu un tel procédé depuis Skins, alors que c’est l’une des grandes possibilités permises par le medium.
Pixar qui excelle toujours dans l’art de mettre en images des sentiments abstraits, utilise à merveille les spécificités de ce format pour développer une galerie de personnages aux caractères disparates, mais tous traversés par de fortes angoisses intérieures. La série regorge d’ingéniosité pour matérialiser les frayeurs des uns et des autres et la façon dont chacun essaye de les gérer, ce à travers des idées toutes simples, mais tellement évocatrices pour tous spectateurs de 7 à 117 ans.
Dénuée de tout manichéisme, Gagné ou Perdu nous invite au contraire à ne pas juger trop hâtivement ses congénères, dont les comportements dissimulent parfois des névroses tout aussi envahissantes que les nôtres. On se surprend alors à être en empathie pour des personnages qu’on avait pourtant détestés au premier abord, simplement parce que la série nous a obligé à s’y intéresser et à revoir certains évènements sous leur prisme.
Aussi, malgré une résolution un peu facile et légèrement bâclée, je trouve le programme très original et vraiment réussit dans tout ce qu’il entreprend. Preuve que le studio a encore de belles choses à nous proposer si, bien sûr, on lui en donne les moyens.
Dexter: Resurrection (2025)
47 min. Date de première diffusion : 21 août 2025 (France). 1 saison. Drame, Policier, Thriller
Série Paramount Plus with Showtime
Alfred Tordu a mis 5/10.
Annotation :
Saison 1 : 5/10
Que ce second revival puisse avoir plus de succès que le précèdent me sidère. Car bien qu’imparfait, New Blood avait au moins le mérite d’apporter une conclusion à l’histoire de Dexter Morgan. Pas forcement celle que nous attendions, mais qui restait cohérente avec le personnage, en tout cas largement plus que celle de la Saison 8. Or, ressusciter notre iconique tueur, c’est à la fois un crachat à tout ce qui avait été précédemment reconstruit, mais aussi une volonté décomplexée de sucer jusqu’à l’os une licence qui n’a, mais alors plus rien à raconter depuis fort longtemps. Y a qu’à voir avec quelle désinvolture les auteurs envoient chier toutes les impasses scénaristiques de leur précédente série pour amener leur anti-héros la où ils le voulaient : à New York, auprès de son fils et à la recherche de nouveaux serial killers.
Alors oui, vous vous doutez bien que vu ma note, je n’ai pas passé un mauvais moment en la regardant. A l’instar de Origin Skin, le prequel du show sorti quelques mois plus tôt, les scénaristes ont toujours un redoutable sens du story-telling, nous gratifiant une nouvelle fois d’intrigues prenantes, avec des personnages attachants et bien interprétés. Il faut aussi avouer que c’est assez plaisant de voir notre anti-héros infiltrer tout un conglomérat de tueurs en série, surtout quand les réunions sont présidées par le charismatique Peter Dinklage, secondé de la mythique Uma Thurman.
Mais je ne me suis fais aucune illusion sur la vacuité absolue de ce que jetais entrain de regarder. Dexter n’évolue pas d’un iota au cours de son aventure. Toutes les questions qu’il a pu se poser sur sa nature, son rôle de père, ses relations amicales, le rapport ambiguë qu’il peut entretenir avec certaines de ses proies… Tout a déjà été maintes fois abordées dans des saisons ultérieures. Cette série ne verse que dans la redite, le sait très bien et s’en moque complètement. La relation Dexter/Harrison connaît même une sacrée régression par rapport à New Blood qui y avait déjà mit un point final.
Alors qu’attendre de la suite ? Strictement rien à part un divertissement correct et pas prise de tête qu’on mate d’un air distrait en faisant autre chose à côté. Personnellement, je suis tellement attaché au personnage et à l’esprit du show que, si ça reste à ce niveau, je continuerai à regarder sans déplaisir, mais avec tout de même un pincement au cœur en repensant à ce que la série avait pu être autrefois.
Moot-Moot (2007)
15 min. Date de première diffusion : 21 octobre 2007 (France). 1 saison. Animation, Comédie
Série Canal+
Alfred Tordu a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Conçu comme un South Park à la française, le programme se démarque très vite de son modèle grâce à la forte personnalité de ses créateurs : Eric et Ramzy.
C’est peut-être LE chef d’œuvre de leur carrière. Là où leur humour absurde, enfantin, trash et cartoonesque a pu s’exprimer de manière éclatante grâce à la magie de l’animation. La série est restée dans son jus, teintée d’un racisme et d’une misogynie ordinaire que certains ne supporteront pas, à juste titre. Mais il y subsiste une telle candeur et une si grande innocence, même dans les blagues les plus borderline, que j’arrive aisément à passer outre.
Le fait que les deux compères interprètent la quasi totalité des voix, y compris et surtout même les plus insignifiantes ; donne un charme presque artisanal à cet animé. On sent que c’est leur bébé et qu’ils se sont impliqués corps et âmes dans chaque aspect artistique, au point de s’entourer de tous leurs collaborateurs réguliers ; Omar, Fred et Hafid F. Benamar à la distribution ; le réalisateur des Ratzs à l’animation ; Lionel Dutemple à l’écriture ; Quentin Dupieux au générique et même Sebastien Tellier à la musique.
Monstre : L'histoire d'Ed Gein (2025)
Monster: The Ed Gein Story
55 min. Date de première diffusion : 3 octobre 2025 (France). 1 saison. Anthologique, Policier, Thriller
Série Netflix
Alfred Tordu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Si aujourd’hui, les exactions d’Ed Gein peuvent être vues comme les conséquences d’une maltraitance parentale traumatisante, d’une dysphorie de genre refoulée ou d’une schizophrénie non-traitée ; elles sont longtemps restées inexplicables pour cette Amérique puritaine qui s’était épargner les horreurs de la seconde guerre mondiale. Et à l’instar de Ed, fasciné par les crimes de la nazie Ilse Koch envers les juifs, et qui s’évertua lui aussi à confectionner des objets en chaire humaine, comme pour rationaliser cette vision d’horreur absolue ; plusieurs artistes américains vont se réapproprier son histoire ; donnant ainsi naissance à un nouveau cinéma d’horreur, plus violent et ancré dans le réel, avec un nouvel archétype de monstre aussi terrifiant que tout le bestiaire de la hammer, car 100% humain.
Le parcours d’Ed Gein est sans cesse mit en parallèle avec tout ce qu’il a pu engendrée ; de Psychose au Silence des Agneaux, en passant par Massacre à la Tronçonneuse ; mais aussi plus généralement avec l’imagerie du tueur en série qu’il a contribué à façonner. D’où ce dernier épisode surréaliste où Ted Bundy, Birdman ou Charles Manson ; témoignent leur admiration pour le boucher de Plainfield, faisant presque office de père spirituel pour eux. On a même droit à un improbable mais judicieux crossover avec Mindhunter, dont le traitement réaliste et analytique des serials killers a fait évoluer leur représentation dans la fiction ricaine.
On est à des années lumières du true crimes racoleur et voyeuriste que certains décrivent sans prendre la peine de dépasser le premier épisode. Rares sont les œuvres de ce type à remonter aux origines d’un mythe fondateur pour raconter ce qu’il était initialement, montrer ce qu’on a pu faire de lui et questionner par la suite son héritage culturel. Et c’est justement cette approche mythologique qui donne tout son intérêt à la série.
Mon seul reproche concerne le personnage d’Adeline Watkins, dont les scénaristes ont complètement romancé son importance dans la vie de Gein, au point de lui faire occuper la quasi totalité d’un épisode et d’en faire une complice du tueur, allant même jusqu’à le pousser à la nécrophilie ce que, à notre connaissance, il na jamais pratiqué. Je n’en vois pas intérêt dans la mesure où elle atténue la solitude du schizophrène et le rend même plus glauque qu’il ne l’était réellement. Son arc m’apparaît surtout comme du remplissage dispensable.


















