1984
8.3
1984

livre de George Orwell (1949)

Océania mon amour. Esclavage. Ignorance. Guerre.

Même sans l'avoir lu ou sans connaître son auteur. Tout le monde a entendu "Big brother is watching you" au moins une fois dans sa vie.

L'histoire:
Winston "vit" en Océania, un des trois super-etats qui compose la planète en 1984. Un parti totalitaire maintient ses citoyens en trois classes. Les prolétaires qui sont plus proche du bétail abandonné que de l'homme, les citoyens du parti intérieur qui occupent des postes importants et les travailleurs du Parti dont Winston fait part et dont les tâches sont aussi dures qu'elles sont fastidieuses.
Trois ministères forment le gouvernement du Parti. Le ministère de l'Amour chargé de la torture et de la surveillance, le ministère de la Paix chargé la guerre continuelle entre l'Océania et l'un des deux autres super-etat. Et finalement, le ministère de la Vérité où travaille Winston, chargé de la presse et des archives et qui en réalité réécrit en permanence les articles et l'Histoire pour ne pas contredire les prévisions du Parti.
Tous les citoyens de l'Océania sont soumis à une surveillance absolument continuelle et un mode de vie programmé grâce aux télécrans. Leur moindre faits et gestes sont scrutés avec précision. Ainsi, tout le monde vit dans la crainte de la police de la pensée qui vous emmènera au ministère de l'Amour au moindre geste inhabituel où vous serez vaporiser après avoir été torturé afin de vous remettre dans le droit chemin qu'est l'amour inconditionnel du Parti.
Pour maintenir les citoyens de l'Océnia dans une ferveur aveugle, le Parti organise chaque jour les deux minutes de la haine. Une propagande exposant subjectivement la bienveillance du Parti et où chacun hurle sur les ennemis de ce dernier et particulièrement sur Goldstein, le chef d'une confrérie dont l’existence n'est pas avérée cherchant à destituer Big Brother.

C'est donc simple soit vous vivez dans l'amour du Big Brother qui est la personnification du Parti. Soit vous ne vivez pas.

Et c'est là que l'histoire se corse. Notre "héros", Winston, n'éprouve aucune sympathie envers le Parti. Surtout depuis qu'il pense avoir eu la preuve que ce dernier manipule la totalité de ses concitoyens.
Le reste, c'est à vous de le découvrir.

Qu'en penser?
Orwell, refait l'histoire en inventant un tout nouvel univers. La langue se voit modifier, les frontières également. La religion n'est plus, l'individu n'importe plus. Seul le Parti compte.
Le temps qu'à du passer Orwell pour cerner la nature humaine avec une telle précision est remarquable. Et pourtant on sent un certain fatalisme omnipotent à travers toute l'oeuvre. Il n'y aura pas de miracles, il n'y aura pas de sacrifices héroïques. C'est presque du Churchill. Implicitement, l'auteur nous promet des larmes et de la souffrance.

Ce roman vous tourne le coeur si vous êtes attaché aux romans habituels où, généralement, tout fini bien. Où l'on devine à l'avance tout ce que le héros entreprend. Ici, Orwell nous offre un protagoniste pathétique et commun. Il est presque trop réel, trop normal. Et du coup ce n'est plus de la lecture, c'est de l'immersion. Un malaise se créé pendant toute la lecture! On attend un changement profond et non, le Parti maintient son emprise sur Winston continuellement. Quand on pense que tout va soudainement changer dans l'intrigue il n'en est en fait rien...

Même si l'histoire et surtout l'univers de l'oeuvre est extrêmement prenant, j'ai quand même beaucoup de mal avec ces romans politiques. Mais il faut faire l'effort de passer outre pour voir le fond de l'oeuvre qui s'éloigne fortement de la politique. C'est toute une philosophie qui est appelée par cette oeuvre, on sort des contes de fées pour faire face à la réalité, à la nature de l'homme et comme souvent devant la vérité, c'est douloureux. Néanmoins on se doit de conserver un regard critique. Tout ceci demeure le point de vue d'un homme et d'un seul. Orwell. Il faut prendre et laisser.
A vous de le faire.
Noctilucente
7
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le 20 oct. 2012

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Noctilucente

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