1984
8.3
1984

livre de George Orwell (1949)

Imaginez. La planète terre, trois territoires se partageant l'étendue géographique : L'Océania (Amérique, îles de l'Atlantique, Océanie et Afrique australe), l'Eurasia (Europe et URSS) et l'Estasia (Chine, îles du Japon, Mongolie, la Mandchourie et le Tibet).

C'est le monde que Georges Orwell a écrit en 1948. Imaginez maintenant que ces trois pays sont sous un régime totalitaire s'apparentant au nazisme. Donc, aucune démocratie, aucune liberté, seulement trois gouvernements qui imposent et dirigent d'une main de fer. Une fausse guerre existe depuis toujours, car c'est l'unique façon d'appauvrir les populations. Bien sûr, la vérité leur est cachée. Vous avez là tout ce qu'il faut savoir pour bien démarrer la lecture de 1984.

Il m'est difficile de donner un avis sur une telle oeuvre parce que je sens qu'il y a beaucoup à méditer. C'est politique, c'est émotif, c'est profondément humain comme introspection. En fait, j'en suis même à me demander : sommes-nous véritablement libres aujourd'hui? Ce bouquin nous pousse à réfléchir sur notre vie et nos propres décisions. Finement écrite et facilement compréhensible, la plume est déchiffrable par quiconque. C'est en partie la beauté de l'oeuvre. Tout le monde y a accès donc, tout un chacun peut s'ouvrir à de réels questionnements sans vraiment s'insérer dans des discussions aux termes irritants et abstraits pour le commun des mortels.

Big Brother. On connaît tous sa signification. Quelqu'un épiant nos faits et gestes, à tel point que nos libertés sont bafouées. Dans 1984, c'est le chef du Parti. L'indépendance de pensée et le passé ont disparu. Dès qu'un changement survient dans les décisions ministérielles ou dans ses actes, aussitôt une énorme équipe s'efforce à transformer les journaux et magazines d'antan pour ainsi cacher les mensonges. La vulnérabilité du pouvoir, c'est lorsqu'il se trompe. Il faut oublier toutes faiblesses de la part de Big Brother, il est parfait, sublime et la seule voie unique et possible.

On suit Winston, un membre de l'Angsoc (le Parti) qui travail justement à la modification de ce passé. Un jour, il tente d'écrire un journal, à l'insu du télécran (machine servant de télévision, mais aussi de caméra par Big Brother). Il désire coucher sur papier les brides restantes de sa mémoire pour ainsi laisser aux générations futures la chance de connaître le vrai passé, d'être au courant des supercheries du gouvernement. Mais, les choses tournent mal.

C'est brillamment écrit. Je dirais que le seul point faible du bouquin est le chapitre dernier. En effet, l'auteur a créé un langage (la novlangue) qui a comme ambition d'appauvrir le discours pour atteindre l'abrutissement voulu et d'empêcher les citoyens d'exprimer leurs opinions. Une section complète lui est destinée. Ses adjectifs, qualificatifs, pronoms, etc. C'est superflu. J'étais indifférent au fait de recevoir un cours théorique linguistique d'une langue inexistante. On avait bien compris l'essence et le but de celle-ci.

Sinon, c'est parfait et véritablement à lire. 9 sur 10 pour un roman qui me fait encore réfléchir.
jwpack
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le 20 févr. 2011

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Serge Leonard

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