Description manichéenne du totalitarisme.

  • Cette critique vaut pour les 2 tomes *

J'ai eu envie de lire ce roman en deux parties de Stephen King après avoir été conquise par "Marche ou crève" et avoir entendu parler de l'adaptation de ce récit en série TV.

Passé les 200 premières pages où, à cause d'une galerie bien fournie de personnages, j'ai peiné à m'intéresser à l'intrigue se mettant doucement en place, je fus plutôt satisfaite de cette lecture qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout.

J'ai apprécié le format de chapitres courts, permettant de ménager un vrai suspens comme dans les romans policiers, et donnant envie au lecteur d'en connaître la suite.
Le foisonnement de personnages m'a permis de mieux m'imprégner de cette petite ville et de son atmosphère. J'y ai ainsi trouvé le fonctionnement et la mise en place d'un totalitarisme particulièrement bien décrits, symboliquement, à travers ce dôme recouvrant la ville et ses habitants, empêchant tout contact physique avec l'extérieur. Les héros sont attachants, même si leurs failles n'en sont pas vraiment.
J'étais plutôt contente d'avoir une explication à cette barrière magique à la fin du tome 2, même si celle-ci me paraît tirée par les cheveux. Cette fin non-ouverte permet au moins de clore définitivement l'histoire.

Cependant, j'ai trouvé l'univers décrit par Stephen King beaucoup trop manichéen. Les "gentils" sont presque sans taches (le héros a un vague passé sombre où il n'a pas été bien loin dans la torture infligée à un Irakien, la journaliste a été agressée étant gamine et fait donc clairement partie des victimes, la révérende a un cœur d'or, l'assistant médical est courageux et très pro, etc.) tandis que les "méchants" sont ignobles (les nouveaux flics coupables d'une tournante avec grosses séquelles physiques). Mention spéciale au deuxième conseiller, l'affreux gros type qui, en invoquant la religion à tout bout de champ, s'en met plein les fouilles grâce à sa fabrique énorme de drogue en détournant l'argent de la ville dont il prend les commandes lors de la mise en place du dôme.
Le traitement de ce camp aurait mérité plus de nuances. Par exemple, Big Jim Rennie aurait pu vouloir réellement le bien de la ville mais en commettant des actes aux conséquences désastreuses pour ses habitants, à cause de son incompétence. Les héros auraient pu avoir des réactions moins héroïques, justement, en collaborant ou en trahissant leur camp pour sauver leur peau. Bref, le monde décrit dans "Dôme" aurait mérité d'être finalement plus humain.

L'auteur a pourtant esquissé quelques subtilités dans le caractère de certains de ses personnages, comme pour Junior, le fils du grand méchant. Ce dernier est abject (tueur et nécrophile) mais il fait preuve d'humanité quand il recueille deux enfants séparés de leur mère à cause du dôme. Sa tumeur au cerveau non-détectée explique en partie ses pulsions meurtrières et accès démesurés de violence. Dommage que les autres personnages ne subissent pas le même traitement, dans chacun des deux camps.

CONCLUSION

Malgré son manichéisme un peu enfantin (on se croirait presque dans un conte de fées), ce roman en deux tomes mérite d'être lu pour le développement de ses personnages et leurs différentes réactions face à ce dôme. Le rapprochement avec les régimes totalitaires est intéressant et plutôt bien trouvé.

jl2152672249
7
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le 26 déc. 2021

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jl2152672249

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