Je suis encore à un âge où l'on ne voit pas encore se multiplier les annonces de parentalité parmi ses connaissances. Pas encore envahi par les photos de gamins, donc. Il n'empêche que la question va bien finir par se poser (elle se pose déjà, d'où l'achat, et la lecture, de ce livre) Personnellement, ce choix est déjà acté depuis longtemps : la paternité ne m’intéresse pas, certes pour de basses raisons financières, mais également philosophiques ( que je ne vais pas surexpliciter on est sur Senscritique pas sur Voici )
Enfin bon, cette question du refus de paternité m’intéressait et au fil de forum divers, je découvre qu'un livre s'y consacre, petite maison d'édition, auteur obscur, happy fews, si vous entendez ce message c'est que vous êtes la résistance : joie, achat et lecture, donc.


Première constatation : la structure du bouquin, incontestablement mal structuré. L'on passe des témoignages de contemporains à une histoire de l'infécondité volontaire, puis retour au contemporain, avec une partie de fourre-tout théorique, tout cela ne s'enchaîne pas des plus élégamment, manque un peu de lignes de force.


Bon. Certes, tout l’historique est intéressant, mis à part cette marque des mauvais historiens, celle du point godwin, mais tout cela est un peu léger, et mériterait un peu de développement, et répondre à cette question : qu'est ce qui fait que, depuis les siècles où la survie de l'espèce n'est plus en jeu, ne pas vouloir volontairement des enfants est considéré de manière négative, voire criminelle ?


Les témoignages de contemporains restent intéressant bien que tenant parfois du graffiti de vespasienne, quelques phrases gratuites sur les profs, les immigrés, les femmes par-ci par-là, et c'est bien tout.


Et le meilleur reste à venir, puis qu’après nous avoir expliqué son refus d'enfant, François Faucon nous explique qu'il est... père comblé d'une fille. WOKAY.
Et de justifier son choix dans une lettre finale débordante comme un kouglof empâté.
Aussi brillant que Sénèque, le stoïcien qui clamait qu'il fallait refuser les honneurs et qui fut conseiller de Néron et Caligula, on se rend compte qu'écrire cent pages sur le refus d'être père, ce qui n'est pas un mal en soi, mais le présenter tout au long de ces cent pages, comme un sacerdoce, un art de guerre, pour finalement, renier tout ce que l'on vient de dire, est assez peu tenable intellectuellement.
C'est un peu un enfant dans le dos (cette phrase bouleversante conclura cette critique avec la distance nécessaire)

Von-Theobald
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le 10 mai 2017

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