Ma vie avec Clint
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
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Jadis le bibliophile averti arpentait les bouquinistes et les salles de vente à la recherche de l’objet convoité. Internet a rendu vaine toute idée de quête. Il vous suffit de penser à un titre, en deux clics vous vérifiez s’il est disponible, si oui, vous l’achetez : il se jettera dans moins de 24 heures dans votre boîte aux lettres. Il y a plus de plaisir, mon bon monsieur. Il en demeure un petit, celui de la rencontre fortuite : une matinée d’automne, à l’occasion d’un vide-grenier, une couverture vous interpelle et…
Le graphomane académicien et souverainisme de stricte obédience Max Gallo a commis ce pamphlet à la suite des émeutes de novembre 2015. Il est aussi rapidement lu qu’il a été écrit. A la veille de rallier Nicolas Sarkozy ; comme le temps passe ; le communiste repenti et ancien président du Mouvement des citoyens de son ami Jean-Pierre Chevènement fustige les antiques gloires nationales fédéralistes. J’en extraie deux portraits.
Valéry Giscard d’Estaing : « Devenons, avec nos voisins, de paisibles petits propriétaires, faisons l’Europe, quoi ! Jouons au tennis ensemble et retrouvons-nous ainsi, parmi les grands, dans ce Club de vacances ensoleillées que peut et doit devenir le monde ; nous barboterons dans la même piscine que monsieur le Président des Etats-Unis – le châtelain – et il nous invitera à sa table pour siroter un scotch ou prendre le café. C’était un avenir. Mais les Gaulois rétifs, après avoir dansé sept ans sur un air accordéon – seule concession à l’histoire nationale –, n’apprécièrent pas que l’on changeât le rythme de La Marseillaise en faisant de ce chant de guerre une berceuse destinée à adoucir les mœurs. Ils renvoyèrent ce président-là à ses nobles ambitions. »
François Mitterrand : « Peut-être le destin français s’est-il joué sous le long règne de ce joueur aux cartes biseautées. Non seulement il poursuivit la pédagogie du renoncement, mais il fit du double jeu et du double langage la règle du jeu. Il disait la vertu démocratique et plaçait sur écoutes des centaines de citoyens. Il condamnait l’argent et était entouré d’aigrefins. Il disait la Résistance et dînait avec Bousquet (…). Il affichait sa bonne santé alors que le cancer le rongeait. On connaissait ses fils et il cachait sa fille, son enfant clandestin et préféré. (…) il disait : « La France est notre patrie, l’Europe notre avenir » – autrement dit qu’elle était un passé, une nostalgie, le beau souvenir d’un amour défunt. (…) Défaire la France : c’est la leçon unique, le catéchisme correct enseigné depuis la fin de la brève séquence gaullienne au peuple français. »
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le 16 janv. 2017
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