Au début de sa conclusion, Muchembled écrit :
"L'histoire n'est pas pour moi un musée poussiéreux où dorment des éclats scintillants du passé. Elle est un mouvement, un flux, qui aboutit à nous, modèle chacun, roule sans cesse, brasse la culture d'incessante manière. La culture, c'est-à-dire ce qui unit et sépare à la fois les êtres, trop souvent portés à croire qu'ils décident absolument seuls de leur destin."
(je m'arrête là dans la citation, la dernière fois j'ai recopié presque toute son introduction*)

Cette approche de l'histoire est formidable, c'est un décryptage précis des mœurs et de leurs évolutions ; le diable comme objet d'analyse ouvre milles portes d'introspection sur une civilisation. Le diable invoque bien évidemment la religion mais pas seulement : la dualité diabolique - divin s'oppose en un lieu précis, l'humain.

Ainsi, avec une observation des changements de la figure du diable, de son utilisation, de son poids, à travers les siècles (du XIIe à nos jours) et à travers les pays occidentaux (chacun sa particularité), Muchembled conte l'épopée de notre monde et ses moyens mis en place face au tragique de l'existence.

C'est passionnant.

* https://docs.google.com/document/d/160qOkXIAWAONw7x48PZlPVmZ7ZAFDUlsRHDem68mDZQ/edit?usp=sharing
+ Série documentaire radiophonique : les chemins de l'ombre, la sorcellerie https://www.youtube.com/watch?v=3zmVjo_pv0g
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