Cosmopolis par Lou Knox

Quand on voit la gueule que vous tirez quand vous sortez du multiplex après avoir visionné le dernier Cronenberg, ça donne moyen envie de se farcir deux heures de Pattinson (en plus). Mais je suis un brin curieux, un poil envieux de savoir ce que c'est que ce truc dont tout le monde parle. Et vu que je suis libraire j'ai fait un truc tout con, j'ai lu le livre !

Diantre ! C'est que du bon. Je sais pas si le film est un gros raté mais putain le livre c'est juste de la pure littérature américaine à en tomber morgan. La prose est belle, le style à la fois simple et soutenu, un mélange de merde classieuse et de classe merdique.

On dirait une sorte de conte moderne pour adulte. Avec pour chevalier, un golden boy des années 2000, se baladant dans son cheval (la limousine) qui lui sert aussi de refuge. Un endroit bien sécurisé comme il se doit.

Sa confrontation avec plusieurs personnages constitue des étapes qui le mèneront jusqu'à sa fin. Ses maîtresses, son docteur, ses gardes du corps, .... tous apporteront des éléments clés, des réflexions mathématiques, philosophiques, une remise en question du capitalisme, de l'anarchisme, du fait que l'un ne peut exister sans l'autre, des trucs qui ont l'air chiants quand c'est moi qu'en parle mais qui finalement sont vraiment intéressantes si t'es prêt à relire deux fois la même phrase, histoire de bien comprendre.

C'est exactement le genre de bouquin qui, une fois fermé te donne un petit air de "eh j'ai réussi à lire quelque chose d'intelligent". J'ai beaucoup pensé à American Psycho de Ellis, avec une pointe de Grimm ou de Perrault pour le côté conte fantastique. On sent la naissance d'un futur chaos, d'une guerre civile sur le point d'éclater. La chute de l'argent et l'importance du rat comme monnaie d'échange accentue ce coté apocalyptique qui me séduit énormément.
En gros si tu retire la gueule de Pattinson (même si on est d'accord ça fait que le bouquin passe pas inaperçu quand tu le mets en facing), ben ça fait plaisir d'avoir ça dans sa bibliothèque. J'avais jamais lu de Don DeLillo avant, je crois que je vais me soigner hic et nunc.

Profitez-en c'pas cher et en Babel !