Introduction bienveillante :
Un livre à mettre entre les mains de ceux qui lisent pour se vider la tête après le travail, et qui n’ont pas l’énergie, la patience ou l’envie, d’apprécier la valeur littéraire d’un texte. Car la valeur littéraire, précisément, de celui-ci, est nulle. Certes, il peut arriver que, pressé par les hâtes commerciales de son éditeur, ou simplement par absence de talent, un traducteur déprécie la beauté d’une œuvre. Mais ce roman est un tel torche-cul (je le dis une seconde fois au cas où vous n'auriez pas compris) que cette hypothèse ne tient pas.
À propos de la formidable et spectaculaire absence de talent de l’auteur :
Dan Brown est un véritable cancre. Un pisseur de copies au style d’une insoutenable lourdeur, pustulé de pléonasmes, de répétitions, de soporifiques descriptions que l’esprit étriqué de l’auteur ne sait borner qu’à l’apparence visuelle de leur sujet et, bien sûr, en des termes bien simples, afin que le lecteur de romans de gare s’y retrouve, qu’il n’ait pas le sentiment qu’on le prenne de haut, ne jette son livre par la fenêtre à la première difficulté lexicale venue car, après tout, il faut bien le vendre, ce torchon, et pour ce, s’adresser à la partie récréative de la clientèle qu’on ne doit surtout pas chercher à instruire.
Et que dire de l’intrigue ? Une grossière compilation de toutes les fantasmagories populaires à propos de l’Église, des Templiers, du Prieuré de Sion, de Jésus qui n’a jamais été puceau car il aurait bourré la Madeleine dans une obscure auberge de Nazareth. Le Christ aurait même engrossé la puterelle, c’est dire ! Dan Brown est un boutiquier, un racoleur de théories conspiratrices pour lecteurs d’un soir, ou pour ces complotistes bibliomanes qui gobent, et reprendraient avec joie de ces commérages faussement moyenâgeux. Faussement ? Oui, car la plupart d’entre eux sont des inventions du XIXème siècle. Du reste, si Dan Brown avait eu le talent d’en tirer une matière romanesque digne d’intérêt, comme l’a fait Maurice Druon avec la malédiction des Templiers, je ne me serais pas autant dépensé à salir cette serpillière déjà bien crade. Mais le fait est que le premier n’a pas l’once du talent du second, et qu’il aurait mieux valu pour lui, comme pour ses millions de lecteurs, qu’on lui ampute les mains et la langue à la naissance afin qu’il ne puisse écrire ni dicter ses niaiseries.
Personnellement, j'aurais même plaidé pour qu'on le débarasse de ses orteils, partie du corps assez dispensable, au cas où lui serait venue la funeste idée de scribouiller avec.
Conclusion bienveillante :
Pour être honnête, je n’ai pas eu le cœur de terminer cette indigente saloperie. Mais alors, me direz-vous, quelle est ma légitimité à le couvrir d’autant de mollards ? Je vous répondrais, avec la plus grande mauvaise foi, qu’il n’est guère besoin de plonger dans la merde pour en sentir l’odeur.