L'essence de la philosophie n'est pas d'apporter de réponses à ce qui nous meut, elle s'assigne par contraste à creuser nos beances afin de nous en imprégner. Ce court essai s'y dévoue avec brio, combien même il peut ne pas être exempt de détournements et d'évitements lorsqu'il ne sait/ne peux aborder l'implicite qui sous tend ses concepts théoriques.
C'est paradoxalement dans cette absence d'incarnation que sa rhétorique illustre le mieux le propos de l'enseignante Claire Marin. Elle en convient elle-même dans une sorte de conclusion/condensé, à savoir que ce que les mots ne suffisent parfois pas à exprimer incarnent inconsciemment les marges sociales/sociétales des existences qu'on ne sait comment aborder avec dignité. On est alors régulièrement troublés par la résonance que peuvent contenir ses suggestions, du fait de la force qu'elles paraissent régulièrement en adéquation avec ce que nous pouvons traverser (autant dans l'exaltation des joies primitives que dans le plus grand dénuement des âmes en peine).
On lui sera également gré de ne pas cacher ses doutes dans les hypothèses qu'elle émet, dès lors que son écriture est en soit un exercice de constante remise en cause de sa propre théologie. L'essai philosophique est formellement la materialitee d'un profond doute sur l'ubuiquite de la nature humaine, et le courant existentialiste en à use bien des contours pour l'exprimer dans ses nuances les plus disparates. En voici un nouvel et très bel exemple de continuité!!