J'ai toujours eu l'habitude de voir Musset pleurer ; faut dire que c'est dans ces moments là qu'il écrit le mieux. Je découvre ici un Musset franchement marrant, au travers de son personnage "Fantasio", anti-héros du romantisme.
Fantasio est bourré du début à la fin, et porte sur lui l'entier de l'histoire. Ici, le héros n'est pas celui qui est le plus noble ; le plus intelligent ; le plus fort... C'est le plus saoul. A partir de là, le personnage chamboule tout. Les situations en deviennent drôles, parfois touchantes, d'autant plus si l'on voit ça à contre-pied des pièces classiques. Après une grosse dose de Marivaux ou Racine, ça passe fichtrement bien.
Après, c'est pas ce qu'il y a de mieux de Musset. On préférera ses vers pleureurs à ses proses théâtrales ; mais Musset, monstre de culture, sait finalement amuser comme il sait faire pleurer.