Grisée du matin chagrin
J'ai toujours eu l'habitude de voir Musset pleurer ; faut dire que c'est dans ces moments là qu'il écrit le mieux. Je découvre ici un Musset franchement marrant, au travers de son personnage...
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le 15 nov. 2013
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C’est curieux : j’ai trouvé le premier le premier acte abominable, la fin bâclée, mais j’ai assez apprécié cette pièce.
Mais, je le répète, le début de la pièce est très pénible ; Musset, comme dans beaucoup de ses pièces, se complaît dans des conversations de personnages avinés. On voit bien la déploration du « mal du siècle », la mélancolie qui sourd derrière la gaieté, mais ça n’en reste pas moins assommant. Le seul mérite que j’y trouve, c’est le choix de situer l’action à Munich : finalement, c’est une assez bonne représentation du sentimentalisme pataud du romantisme allemand finissant (période Biedermeier).
Mais le second acte est bien plus gracieux. Musset n’a pas son pareil pour instiller une atmosphère de douce mélancolie. Il met également en scène des personnages touchants (et un personnage féminin Elsbeth, qui est même assez complexe !). Fantasio, en s’improvisant bouffon, rappelle bien sûr Le Roi s’amuse, mais Musset nous épargne l’enflure de Triboulet. Même le prince, qui est pourtant un peu fat, n’est pas que ridicule, tant il est désemparé par l’échec de sa ruse.
Il y a aussi, comme souvent chez Musset, une remise en question des ressorts traditionnels de la comédie : il ne suffit pas qu’un prince se travestisse en domestique (ou en aide de camp, c’est tout comme) pour obtenir le cœur d’une princesse ! Alors comme le marivaudage, décidément, se heurte à la dure réalité, la fin est immanquablement triste : la guerre reprend… Dans ce « théâtre dans un fauteuil », qui se moque gentiment des conventions théâtrales, peu importe alors que le dénouement semble un peu bancal.
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Créée
le 1 déc. 2024
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J'ai toujours eu l'habitude de voir Musset pleurer ; faut dire que c'est dans ces moments là qu'il écrit le mieux. Je découvre ici un Musset franchement marrant, au travers de son personnage...
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le 15 nov. 2013
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C'est une pièce de théâtre vraiment remarquable. Musset est un dramaturge qui a su épater petits et grands avec cette pièce. Fantasio, le personnage principal, tiens à la fois du valet de comédie et...
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le 4 nov. 2010
Balzac est un des écrivains les plus inégaux qui soient. Ainsi, dans ces Mémoires, il peut écrire des choses tout à fait ridicules, comme : « L'Abencérage n'a pas sourcillé, la coloration de son sang...
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le 3 nov. 2022
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Près de trois heures après la fin de ce film, il continue à me plonger dans la mélancolie ; je me disais au moment où commençait le générique, que j’aurais besoin d’une distraction légère ce soir,...
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le 31 oct. 2022
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le 5 août 2024
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