Tous les romans de Yôko Ogawa sont bizarres. Et la plupart sont très beaux quoique souvent inconfortables et cruels. L'on sait bien depuis Baudelaire que le beau et le bizarre peuvent avoir partie liée. Instantanés d'Ambre est terriblement étrange mais si cette fois la magie n'était pas au rendez-vous ? Là, la subjectivité est encore plus de mise que d'habitude en fonction de l'humeur personnelle du lecteur, de son état physique voire même de la météo. Ce roman est un drôle de conte qui pousse le bouchon à l'extrême. Fable sur la solidarité dans une fratrie d'enfants confinée, retenue à l'écart du monde par une mère dont on devine un état mental névrosé. Si l'on n'entre pas d'emblée dans l'imaginaire du roman, on trouvera le temps très long et languissant et l'on ne sera que peu sensible à la prose pourtant toujours aussi poétique et contemplative de Yôko Ogawa. On voit bien les thématiques développées par l'auteur, l'on sent cette ambigüité de l'amour filial et la dureté ainsi que les mensonges du monde des adultes. Mais rien à faire, la féerie sera pour une autre fois. Un rendez-vous manqué qui n'empêchera pas de repartir en excursion littéraire avec la romancière dès sa prochaine publication.

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le 6 mai 2018

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