J'irai tuer pour vous, croise le destin d'un barbouze rencontré par l'auteur, et celui des otages libanais dans les années 80.


Je dois dire que bien que cette page de notre histoire est très récente, je me rend compte qu'on la connait très peu. Quand je pense attentats, c'est soit les attentats dans le métro dans les années 90, soit la période charly hebdo/bataclan qui me vient en tête, mais il est bon de rappeler que dans les années 86/87 de nombreuses bombes ont explosé dans les grands magasins et rues de paris, des français étaient enlevés et tués à l'étranger. Ce qui fait comprendre que ces problèmes ne datent pas d'hier, et trouvent leur sources dans des enjeux financiers et de bataille de blocs, bien plus qu'une histoire de religion.


Les deux récits sont très intéressants à suivre, et l'auteur que j'avais découvert dans "nous rêvions juste de liberté" arrive là encore à m'attacher à un héros à la gueule cassée, avec en bonus un petit côté thriller/espionnage que ne renierait pas le bureau des légendes.


C'est plus dans le dernier tiers du livre, où j'ai eu un peu de mal, ces deux pans de l'histoire s'éloignant de plus en plus, on perd en intérêt et en clarté, à force de faire le grand écart entre le destin très concret de notre héros, et les négociations parfois confuses menées en parallèle, sans qu'il y'ait vraiment encore de lien entre les deux.


Mais il n'empêche qu'il s'agit d'un témoignage (même si il a été transféré sur une autre actualité) intéressant et très bien romancé.


Il nous livre aussi quelques pensées très Loevenbruckienne, qui me font toujours chaud au cœur.



En grandissant, au milieu des tumultes, la lecture ne m'a jamais quitté. J'ai toujours chéri les livres comme la plus grande richesse que les hommes puissent m'offrir. Je n'ai jamais possédé d'autre trésor que ma bibliothèque, jamais voulu m'entourer d 'autres décors que celui de ces milliers de vies, de pensées, de paysages à portée de main, offerts à chaque ligne à celui qui les lit, pour le prix d'une bouchée de seconde.
On dit que la lecture est un plaisir solitaire, mais celui qui ne lit pas est bien plus seul encore. Il lui manque le monde entier.



(...)



Très jeune, j'ai été déçu par le sens que le monde moderne a donné à la politique. Et par ceux qui la font. j'ai le sentiment que, comme va le monde, les gens s'intéressent trop à la politique et pas assez à la philosophie. La norme semble non plus d'avoir une pensée, mais un avis. Un avis politique. Au lieu de se forger chaque jour une philosophie de vie propre, on se sent obligé de choisir un camp, on devient un partisan, et, dès lors, on cesse de penser. on se met une étiquette, on en colle à autrui, et l'on ne juge plus qu'à travers elles. On fait de la politique un outil de dissension, de dispute, quand elle ne devrait servir que nos intérêts communs. Les gens qui font de la politique et ceux qui les élisent ne le font plus pour des raisons philosophiques, mais partisanes. ils ne pensent plus à l'humanité, mais à leur portefeuille.


alb
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le 6 août 2019

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alb

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