Je n'aime pas lire plusieurs bouquins en même temps. Mais ce livre, on me l'a juste prêté et je n'aime pas garder les objets d'autrui trop longtemps. Et puis en plus l'autre livre que je lis, une biographie sur Jim Morrison, m'ennuie un peu...

Alors ce Carpenter vu par Carpenter consiste en fait en une série d'entretiens entre Carpenter et un journaliste. Il répond à des questions quoi. Il est regrettable qu'il ne s'agisse pas réellement de Carpenter en roue libre, abordant les sujets désirés. Surtout qu'il souhaite écrire un roman depuis longtemps. Mais bon on se contentera de ce qu'on a.

Les questions sont bonnes. Parfois on regrette que le journaliste ne pose pas telle ou telle autre question... mais Carpenter se montre globalement généreux dans ses réponses. Donc on a de quoi s'abreuver de sa parole. Sauf sur la fin. Allez savoir pourquoi, Carpenter n'a pratiquement rien à dire sur Ghost of Mars (ce qui est regrettable c'était son dernier film à l'époque, le livret fait d'ailleurs partie d'un coffret édition limitée de Ghost Of Mars, on aurait donc pu s'attendre à ce qu'il ait davantage à en dire). Puis il faut aussi se méfier du discours porté par le réalisateur sur le livre. Il affirme parfois des choses, mais ça reste SON point de vue. Je veux dire qu'il n'y a pas un vrai travail de journalisme où les propos sont vérifiés et renforcés par d'autres témoignages, non, on se contente juste de la parole du maître. Du coup il y a un côté frustrant par moment, on sent que certaines anecdotes sonnent fausses, que les souvenirs embués du réalisateur ont corrompus les faits. Mais bon, gloablement c'est assez cool. Y a des trucs sympas à apprendre. Parfois John se fait professeur de son art, et explique ses trucs et astuces. Ca manque parfois de perspective, d'exemples pour mieux comprendre, parfois ses théories semblent artificielles. Et puis si au début il s eprésente comme quelqu'un de très philosophique et critique par rapport à son oeuvre, au final, je le trouve trop fier de son oeuvre. Il est évident pour tout le monde que ses derniers films sont mauvais, moins recherchés, mais il ne l'admet jamais, il se contente de piètres excuses (Le village des damnés serait juste sorti au mauvais moment...). en même temps il en faut du courage. tout le monde n'est pas Friedkin qui, en plein commentaire audio, avoue avoir fait plein de mauvais choix dans sa carrière. Puis il y a les références. Ca c'est bien. Dommage qu'il n'y en ait pas plus. John se plaît à nous parler des films qui l'ont fascinnés et pourquoi. Il parle aussi de son intention en tant que cinéaste, ce qui est très intéressant. Il parle de ses premières collaborations, un peu de sa relation avec certains acteurs (mais ça reste assez maigre, j'aurais voulu en savoir plus par rapport à Kurt Russel ou Chevy Chase).

Bref, le livre est intéressant, c'est pas mal écrit, y a des questions pertinentes et une envie d epartager de la part du réalisateur. mais j'aurais trouvé un vrai travail d'investigation plus intéressant, ce qui signifie des interviews d'autres gens, des enquêtes par rapport aux problèmes tournage et une vraie tentative de compréhension par rapport aux échecs ou au thématiques (certains philosophes ont finalement mieux parlé de Carpenter que lui-même, dommage que ces entretiens là ne soient pas insérés dans ce livre). Ici c'est parfois trop facile. Heureusement le personnage fascinne et l'on gobe tout comme du yaourt. D'ailleurs ça se lit d'une traite!
Fatpooper
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le 23 oct. 2012

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