Une vie de mensonges

L'Adversaire est le nom que l'on donne parfois au diable dans la Bible. Si je me suis intéressé au livre d'Emmanuel Carrère, qui était un écrivain que je ne connaissais pas il y a une semaine encore, c'est parce qu'il a pris position sur le fait qu'il trouvait normal que les riches paient plus d'impôts. J'me suis dit, v'là un type sympa à découvrir!
J'ai choisi l'Adversaire car il possède la meilleure réputation. L'auteur revient dans un récit sur Jean-Claude Romand, ce père de famille ayant tué sa femme, ses enfants et ses parents parce qu'ils étaient sur le point de découvrir un terrible secret: toute sa vie n'a été basée sur le mensonge et s'est construite grâce à des escroqueries.
L'auteur explique d'abord pourquoi il a eu envie de faire un livre sur ce personnage. Ensuite, ça ressemble à une forme de biographie tentant de trouver des raisons pour lesquelles, il s'est bâti une telle vie pour en arriver jusqu'au moment fatidique.
C'est assez bien écrit, l'histoire est prenante parce que bien raconté même si on a l'impression que l'auteur n'apporte pas grand chose dans le récit. Parfois, il y a des traits de fiction où l'auteur imagine les choses comme elles auraient pu se passer, mais garde l'honnêteté de ne pas induire le lecteur en erreur.
En fait c'est une lecture agréable, mais elle ne nous permettra pas de cerner totalement le personnage de Romand. On se doute que certains événements de son enfance ont dû être prépondérant. Mais il est très compliqué de voir un réel aboutissement à cette histoire car on ne sait pas et Romand lui-même ne le sait pas, s'il est redevenu quelqu'un d'honnête ou s'il s'invente encore des personnages. On achève donc cette lecture avec un petit sentiment de trop peu sur le fond. Ce petit manque de quelque chose qui aurait pu en faire un grand livre.