George R. R. Martin, avant d'être l'auteur internationalement connu de la saga du Trône de Fer, a écrit de nombreux ouvrages de science-fiction et créé pléthore de mondes imaginaires.
L'agonie de la lumière est à ce titre un récit quasi onirique où les dimensions philosophiques et métaphysiques supplantent largement l'intrigue ou l'action, souvent inhérentes au genre de la S-F.
Pour cette raison, il pourra diviser car l'auteur génère une ambiance crépusculaire et nostalgique qui touche à la part poétique de chacun.


Si les personnages ne manquent pas d'attraits, le véritable protagoniste de cette histoire est Worlorn, planète errante indépendante de tout système stellaire.


Sphère glacée qui erre dans les gouffres cosmiques au sein de la galaxie, sa trajectoire va un beau jour la conduire près d'un groupe d'étoiles. Une nouvelle vie sur cet astre singulier va pouvoir alors éclore et des destinées tragiques se télescoper.
En effet, les différents peuples qui constituent l'humanité interstellaire ont laissé chacun un héritage sur ce monde. Alors que la planète se dirige vers la fin de cette embellie temporaire, des drames humains vont se nouer.


Le récit débute par un appel au secours d'un amour perdu. Dirk T'Larien, un être plutôt quelconque qui ne brille pas par son aura héroïque, se précipite néanmoins auprès de celle qui semble l'appeler à l'aide. Mais rien n'est vraiment tel que les apparences le laisse supposer...


Dès les premières pages du récit, G. R. R. Martin laisse deviner au lecteur que certains non-dits vont laisser grandir incompréhension, doute voire suspicion entre les les protagonistes. Dans une ambiance crépusculaire, des tensions psychologiques vont se nourrir des affres que chacun abrite en son sein. La situation va aller de mal en pis au fur et à mesure des révélations savamment orchestrées par l'auteur.
Certaines parties pourront apparaître comme des longueurs mais les dialogues étoffés entre personnages ne sont que le prétexte pour approfondir la psyché des différents peuples qui ont laissé ici un héritage. De la même façon, certains passages, qui pourraient apparaître digressifs, apportent un éclairage sur le sens de la vie, de l'amour, des liens qui unissent ou désunissent les êtres.
L'action, épisodique, ne représente pas le sel du récit mais quelques intermèdes agréables au milieu d'une langueur singulière sur un monde qui ne l'est pas moins. Si l'on parvient à entrer dans cette aventure, c'est alors 400 pages qui se dévident dans une sorte de spleen spatial.
A cet égard, l'épilogue se révèle troublant, ouvrant la porte à bien des interprétations. S'il m'a un peu laissé sur ma faim, il pourra sans nul doute ravir d'autres lecteurs.

Apostille
7
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le 31 juil. 2020

Critique lue 26 fois

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