Une douceur brûlante, imprégnée de la chaleur de Saigon. Je ressens encore cette tension mélancolique d’un amour interdit, celui d’une jeune fille qui a grandi trop vite et d’un homme qui aime malgré l’enfance qu’il sait en elle. Les rôles sont inversés : l’enfant pose les limites, l’adulte les accepte. On suit une histoire qui n’a jamais vraiment trouvé sa fin. La narration alterne entre le récit d’un amour perdu et des faits biographiques, comme si la mémoire tissait ses propres chemins. Duras écrit avec une intensité feutrée, où chaque geste, chaque silence, semble chargé de littérature. Ce livre m’a donné l’impression que, pour elle, écrire était une manière de respirer, de voir et d’agir. Une langue qui habite tout, même le moindre souvenir, et qui rend inoubliable ce récit de désir et de perte.