Musso sors de ce corps.

Y'a pas à dire, Coelho se trainera le génie de L'Alchimiste longtemps, un peu posé là comme un piédestal en béton armé qui ne peut ébranler le reste de la construction. Soit, que L'Alchimiste soit bon ou mauvais on s'en fout on n'est pas là pour ça mais disons juste que ça n'empêchera jamais un auteur de sombrer dans la platitude la plus absolue parce que voilà, là c'est le cas.

Quand j'ai ouvert mon livre, fraichement acheté, pour tomber sur un petit catalogue des livres de Coelho, et oui nouvelle édition oblige, aux premières de couverture d'un goût franchement médiocre, je commençais déjà avec un sentiment sur pente descendante disons. Ah et le livre fait un 170 pages, marges de 2,5x2,5cm comprises. Serait-ce en fait une nouvelle bien déguisée par Flammarion pour mieux vendre le dernier Coelho?

Je vous épargne les redondances classiques de critique, oui le texte est agréable à lire, l'auteur choisit de se positionner d'emblée le jour de son exécution pour faire ressortir le reste des pages comme des souvenirs d'une vie écrits à l'arrachée quelques jours avant de mourir. Poignant je vous l'accorde.

Sauf que voilà, on commence sur une notice qui informe que tous les dialogues sont factices, et on finit sur une autre qui accorde que des scènes ont été fusionnées, des éléments altérés, des histoires inventées et que si on veut en savoir plus on ferait mieux de lire deux excellents livres qui repose sur du contenu et de l'information de qualité.

Ma question est donc: pourquoi? Pourquoi faire un livre sur un personnage historique, si court, si creux, si faux. La seule magie de ce texte c'est la bonne bonne claque qu'une femme (ou un homme hein) se prend en comprenant qu'en se faisant exécuter en 1917, elle meurt moins de trahison d'état que d'avoir été une femme libre dans un monde gouverné par les hommes. Et en 2017 ça foudroie comme constat de savoir qu'en 100 ans les femmes s'activent encore pour les mêmes choses, pour des droits d'égalité, pour ne éloigner les clichés et changer les façons de penser et que si Mata Hari s'est trompée d'époque, elle serait surement déçue de savoir que ça ne serait pas encore au début du 21ème siècle qu'on lui aurait foutu la paix (enfin on l'aura pas exécuté sous peloton c'est déjà ça de gagner).

Et ça, un livre plus classique historique ne le mettra pas en relief aussi bien qu'en le romançant. Du coup, comme une andouille, je me retrouve mitigée entre une agréable, mais courte, lecture et un désir de connaître la vraie vérité. Alors plutôt que de faire une production littéraire bonne à finir en catalogue et tendre vers la superficialité où le contenant prime sur le contenu, Coelho, pose-toi un peu et reviens-nous avons du contenu de qualité.