L'histoire d'une année par BibliOrnitho
Au nord des Etats-Unis, dans la première moitié des années 1860. En pleine guerre civile. Deux jeunes gens se regardent les yeux dans les yeux : ils viennent de se fiancer dans l’intimité d’une balade champêtre. Pourtant il y a une certaine tristesse, de la douleur dans leurs yeux d’Elizabeth Crowe (Lizzie). Et de l’exaltation dans l’attitude de John Ford : le jeune homme porte l’uniforme bleu d’un lieutenant de l’Union. Il part le lendemain pour se battre en Virginie – un état ayant fait sécession. Ils se promettent des vœux éternels, mais John insiste pour que sa bien-aimée ne le pleure pas s’il venait à être tué et fasse sa vie avec l’un des nombreux beaux partis qui s’offriront à elle.
Puis, c’est l’attente. Des mois durant à échanger des lettres avec le soldat parti au loin. Et la cohabitation avec Mrs Ford, la mère de John qui est aussi la tutrice de la jeune fille. Madame a été secrètement mise au courant par son fils des intentions du couple. Et l’idée ne l’enchante guère, jugeant Lizzie ignorante et superficielle. Ce qu’elle est assurément.
Cette attente se prolongeant, la douce quiétude devint peu à peu routinière. Routine subitement troublée par l’entrée en scène d’un quatrième personnage : Mr Bruce. Tombé sous le charme de la jeune fille, il ne tarde pas à lui faire la cour.
Une nouvelle originale dans laquelle le narrateur ne participe pas aux événements. Il n’est pas le témoin des scènes décrites comme à l’accoutumé : il n’est qu’un conteur, une voix off qui – et c’est la première fois que je lis une telle chose chez Henry James – n’hésite pas à s’adresser directement au lecteur et aux personnages eux-mêmes. Une écriture teintée d’un lyrisme certain que j’ai déjà rencontré dans d’autres écrits de jeunesse de l’auteur.
Un texte très agréable.