Stephen King, 72 ans, s'assagit. Il n'est plus ce jeune écrivain trentenaire, enragé, dépendant à l'alcool et aux drogues, qui fouillait de manière hallucinée de profondes terreurs. Son écriture viscérale s'est arrondie, et depuis les années 2000 il arrive même qu'une partie de sa production soit mauvaise. Il semble écrire maintenant avec moins de combat et plus de plaisir, plus de distance.
L'institut n'est pas mauvais, il arrive même très souvent à nous happer, à nous donner envie de soutenir ces gamins piégés, qui vont lutter de toutes leurs forces contre une machination de grand ampleur. Mais il n'est pas non plus sans temps un peu plus creux, notamment dans sa longue conclusion (ce qui n'a été jamais le point fort de king, mais d'habitude il fait court), et connait par moment des pertes de rythmes, des chapitres qui auraient peut être pu été combinés voir expurgés.
J'ai vieilli également donc peut être est-ce aussi moins qui suis moins facilement impressionnable, et plus critique sur certaines facilités qui n'auraient pas été remarquées par le lecteur collégien que j'étais.
Mais si le King n'arrive plus à m'emmener aux sommets du suspense et de la tension, il livre ici un honnête divertissement (en se permettant par moments quelques gentilles folies), sur une base plutôt solide, que l'on prend plaisir à suivre.