Lu en Avril 2021. Ed. Folio. 9/10
Mon premier Ionesco, 2 jours après avoir découvert Beckett ! Et c’est le franco-roumain qui l’emporte pour cette première entrevue !
Comme j’ai ri à haute voix devant la cantatrice chauve, vraiment, c’était très drôle ! C'est con comme humour et comme non-sens mais vraiment c'est hilarant ! Il y a une superbe maîtrise du rythme de l’humour ce qui m’apparaît particulièrement délicat à gérer avec cet absurde « cet insolite ». La fin de la pièce est peut être plus dure à lire mais c'est complètement prenant quand on adhère à l'idée que c'est un gros délire qui me paraît quasiment oulipien, c'est un exercice de style brillant !
C'est la liberté d'expression artistique absolue, qui pourtant s’inscrit dans une ligne directrice bien précise (le ridicule des phrases de la méthode Assimil), et qui parvient à déconstruire des codes sans pour autant être pompeux ou prétentieux ! Du grand art !
« Intérieur bourgeois anglais, avec des fauteuils anglais. Soirée anglaise. M. Smith, Anglais, dans son fauteuil et ses pantoufles anglais, fume sa pipe anglaise et lit un journal anglais, près d'un feu anglais. Il a des lunettes anglaises, une petite moustache grise, anglaise. A côté de lui, dans un autre fauteuil anglais, Mme Smith, Anglaise, raccommode des chaussettes anglaises. Un long moment de silence anglais. La pendule anglaise frappe dix-sept coups anglais. » (Scène I, didascalie)
«- Mme Smith : Quand on s’enrhume, il faut prendre des rubans.
- M.Martin : C’est une précaution inutile mais absolument nécessaire. » (Scène VIII, p 63)