Depuis quelques temps, je m'étais promis de lire « La femme du Vème » de Douglas Kennedy. En effet, ne reculant devant aucun sacrifice, je me devais de découvrir cet auteur que la gente féminine apprécie tant. Non que la découverte de cette mystérieuse alchimie qui le lie au sexe dit faible soit pour moi d'un quelconque enseignement, mais il est temps que je creuse un peu ces lectures féminines qui, jusqu'à présent, ne m'ont apporté que de belles découvertes, à condition d'éviter toute cette littérature sentimentale dégoulinante de bonnes intentions jusqu'à la nausée.

Lorsque Harry Ricks débarque à Paris, il n'a que de maigres économies et doit tirer un trait sur son passé prometteur. En effet, cet enseignant spécialisé dans l'histoire du cinématographe doit traverser une grave crise. Il doit quitter l'université étasunienne où il enseigne pour se réfugier loin de son épouse Shelley et de l'amant de cette dernière qui n'est autre que le doyen de son université. Non qu'Harry Ricks soit dénué d'une quelconque responsabilité dans ses déboires, loin s'en faut. Mais c'est surtout l'absence de contact avec sa fille Megan qui le brise peu à peu.

Et puis, il y a cette ville étrangère qu'il n'a visitée qu'en touriste quelques années plus tôt. Maintenant il lui faut trouver un toit. Il va alors côtoyer le quotidien des clandestins et des bas fonds parisien. Il réussira même à obtenir un travail dont la légalité est plus que discutable pourvu qu'il ne s'intéresse pas trop à ce qu'il se passe dans le local dont il est le gardien. Ses espoirs, il les met dans le roman qu'il décide d'écrire alors.

Mais l'Amérique lui manque. Aussi, dans un salon parisien, il rencontrera Margrit, une hongroise exilée elle aussi à Paris. Rapidement cette femme mystérieuse deviendra sa maîtresse. A partir de ce moment-là, la vie d'Harry va prendre une direction qu'il ne contrôlera plus. D'abord, ces morts qui surviennent sur sa route et puis sa relation avec Margrit qui va devenir de plus en plus complexe. Mais qui est réellement la dame du Vème. Un redoutable secret, un piège qui va peu à peu engluer Harry est à l'œuvre.

Ce roman, fort distrayant, se lit avec plaisir et on a vraiment du mal à le reposer tant on désire en connaître les tenants et les aboutissants. C'est bien trop tôt, à mon sens, au 3/4 de l'ouvrage qu'on sait à quoi on a affaire. Autant, on peut apprécier la façon dont Douglas Kennedy amène l'intrigue, autant l'histoire perd de son intérêt dès que le secret est mis à jour car l'auteur n'arrive à s'en sortir qu'en partant sur un autre genre littéraire alors qu'il aurait pu continuer sur un mode policier très noir comme je l'espérais. La fin laisse aussi à désirer ne décrivant aucune échappatoire possible pour le héros. Cela reste une bonne lecture qui nous laisse présager d'une énième histoire sur la culpabilité et qui nous amène pourtant sur un tout autre chemin : celui de l'ironie du destin.
Bobkill
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le 9 déc. 2010

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