La Leçon par Cinemaniaque
Simplicité fait loi : décor unique, 3 acteurs, sujet très convenu. Simplicité fait efficacité : sur un ton crescendo palpable jusque dans le moindre signe de ponctuation, Ionesco s'offre un délire absurde et moqueur d'une énergie folle, dont il n'y a nul besoin d'avoir fait autre chose que lire le texte pour déjà imaginer une dizaine de mises en scène possibles. C'est irrévérencieux donc drôle, c'est en décalage constant, c'est très noir sur la fin, bref c'est du bonheur d'anticonformisme par excellence. En plus, c'est court, ce qui rend le texte encore plus percutant. On frôle le chef-d'oeuvre à bien des égards, et je comprends désormais pourquoi Ionesco bénéficie de cet aura depuis un demi-siècle : en art, la reconnaissance n'est jamais le fruit du hasard, qu'on se le dise.