La Mort à Venise est un excellent film et un mauvais roman. Pour aller plus loin, c'est la preuve que les Italiens sont nés pour faire du cinéma, et que les Allemands devraient se tenir loin de toute activité artistique; ce peuple est définitivement trop balourd pour faire autre chose que des bagnoles pour beauf friqués.
Mann, c'est lourd. Sa plume ploie sous une orgie de lyrisme, de belle phrases romantiques, et donc indigeste. Pas de souffle, pas de respiration, pas de légèreté qui aurait été bienvenue, non, tout est pesant et étouffant. Et, par conséquent on se fait chier pendant que Mann se branle la nouille en essayant d'écrire de la manière la plus prétentieuse possible. Surtout que le thème du bouquin à savoir un vieux beau libidineux sur le retour qui tombe en amour devant un adolescent n'est pas exactement le sujet le plus intéressant au monde.
Le problème, c'est que la mort à Venise n'est même pas un roman à ambiance, un roman volontairement "mal écrit" comme pourrait l'être la première partie, délicieusement agaçante, de Belle du Seigneur, ou, plus proche de nous, Glamorama de Ellis. Non, Mann écrit au premier degré; l'histoire de Aschenbach est tiré de l'expérience personnelle de l'auteur. Tadzio n'est pas un songe, il est tiré d'un personnage réel. La mort à Venise n'est pas non plus un roman halluciné, où la réalité et le songe viendrait se confondre. Non, Mann ne fait que tirer es parallèles attendus et pas surprenant pour un sous entre la pourriture humide de Venise et la fièvre habitant l'esprit du narrateur, avec, encore une fois, un grand renfort de figures de styles ronflantes qui feront bailler l'audience. Et, ce n'est pas la réflexion poussive de Mann sur la vieillesse qui sauvera le bouquin.