le 10 avr. 2015
Critique de La Place par Pouyou
Avec son récit "La place", Annie Ernaux propose une nouvelle approche du genre autobiographique. Son originalité tient à une écriture volontairement qualifiée de "plate" : proche du compte rendu,...
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Annie Ernaux, entame l’écriture en 1982 d’un ouvrage autobiographique à la suite de la mort de son père, homme modeste et travailleur issu du prolétariat. Dans cet exutoire court mais poignant, elle raconte les débuts de son existence, baladée entre les différents emplois qu’occupaient ses parents (ouvrier, couvreur, petit commerçant) et sa petite vie de fille calme, animée par la lecture et désireuse de poursuivre une éducation plus intellectuelle en dehors du cercle familial. Agrégée de lettres, elle creuse progressivement le fossé culturel qui la sépare de ses ascendants en se mettant à fréquenter des milieux plus aisés et à s’imprégner de leurs valeurs. Elle décrit les écarts naturellement créés dans une écriture « plate » descriptive, où on ressent malgré tout la souffrance et la douleur de voir ses parents s’éloigner par les circonstances de la vie et du savoir. Ce livre est évocateur, tant deviennent nombreux - et on s’en réjouit – les enfants issus des classes défavorisées à poursuivre les diplômes que leurs parents n’ont pas. Il en advient un fossé terrible qui disloque des familles ; la différence de manies, de valeur, de culture, devenant immuable. On regrettera toutefois que l’analyse sociologique de cette forme de lutte des classes ne soit pas plus développée, Annie Ernaux revendiquant de façon générale l’importance de la sociologie dans le dépassement de soi. Elle cite d'ailleurs en introduction Jean Genet pour donner le sens du livre : « Je hasarde une explication : écrire c’est le dernier recours quand on a trahi ». La trahison ici est celle de ses origines qu'elle cache quand elle quitte le milieu ouvrier. En effet, un tel livre aussi descriptif et peu partisan de la classe ouvrière pourrait être interprété comme un parjure. Il conviendra d’avouer néanmoins que cela ne semble pas être dans l’absolu l’objectif visé par Ernaux, qui offre davantage un hommage à la gloire de son père, en intégrant à titre occasionnel quelques dichotomies de classe dans son récit pour renforcer la description de la relation qu’elle entrainait à son égard.
Créée
le 8 août 2025
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