Woaw, que ça fait du bien !

Après l'affreuse lecture des trois derniers jours ( Les esclaves de Thô ), ce livre m'a revigoré, m'a redonné la pêche, et m'a "lavé" de toute la souillure du premier.

C'est un livre qui peut très bien s'avaler en une journée. Une journée de cours ! Bon ... merci aux séances de TP de génet' inutiles à rallonge et aux cours d'écologie avec des profs absents pendant une bonne heure, mais quand même.

J'étais sceptique : Comment un si petit livre va réussir à faire quelque chose d'à la fois complet et évocateur ? Et bien, je ne sais pas trop comment, mais c'est un réel succès. C'est un petit livre très dense.

J'essaie de ne pas revenir sur mes anciennes critiques, mais c'est bien le genre de lecture qui pourrait me faire faire entorse à cette habitude ... Quand je vois à quel point le film de Tim Burton a massacré le bouquin, j'ai bien envie d'enlever 3 points supplémentaires.

Passons au livre proprement dit.

Le style est fluide, recherché et agréable sans être trop compliqué, il est particulièrement adapté à ce genre de récits. En tout cas, ça me change de ce que j'ai pu lire il y a peu de temps, et il n'y a pas photo. Comme quoi, lire des mauvais livres te permet aussi d'apprécier les bons à leur juste valeur, sur tous les plans.

L'histoire se déroule avec brio et est particulièrement captivante, le suspens et l'intérêt de l'histoire ne sont pas sacrifiés pour le reste, et c'est assez rare pour être souligné !

La structure est très bonne, et laisse place à la fois à la rêverie, au suspens, à l'histoire et à la peinture du monde. J'adore particulièrement la petite scénette d'introduction/ conclusion, qui permet de laisser pas mal de liberté au lecteur, tout en favorisant la rêverie et l'imagination dans une scène particulièrement évocatrice, en tout cas pour moi.
Le tout est très cohérent, signe le plus souvent que le livre est réussi et réfléchi.
Et puis, ça réussi quand même la prouesse de faire tenir tout ça en une petite 200aine de page.

L'histoire alterne entre action à toute petite dose, réflexion, huis-clos, rêverie SFienne et intrigue politique. Le rythme est parfaitement équilibré, c'était de toute façon indispensable, mais ça donne un impact certain au livre.

Le monde développé est particulièrement cohérent et l'auteur s'évertue à bien nous le retranscrire, surtout sur quelques points clés, quitte à utiliser une ou deux grosses ficelles. Mais elles passent aisément grâce au mode de narration.
L'ambiance est unique, l'idée originale, bref, que du bon.

Le ton adopté est juste, sans surenchère, sans lourdeur, laissant la place à d'autres thématiques que le centre de l'oeuvre. C'est plaisant, ça laisse juste ce qu'il faut d'imagination, tout en maintenant la barre vers un cap déterminé... rien à dire !

Niveau thème, c'est particulièrement riche. Je pense que cet aspect est à peu près indispensable à toute oeuvre de SF potable.
Bon, je pense pas que ce soit nécessaire de les citer, vu la célébrité du livre, et les analyses qui ont dû pleuvoir dessus, mais en vrac : relation de l'homme à l'animal, intelligence, conscience, propre de l'Homme, servitude, animalité, amour-propre, conséquences de la Science, vérité, petite analyse de la structure des sociétés, ou tout simplement, l'Amour. C'est très dense, ça fuse et ça ouvre à pas mal de réflexion, sans jamais te donner la solution clé-en-main. C'est ce que j'aime, et c'est stimulant.
Même si je ne suis pas entièrement en phase avec certains développements et réflexions du héros, le livre laisse énormément de liberté d'interprétation des faits, donc des réflexions qui en découlent, et ce n'est donc pas trop lourd à avaler.

Au final, La planète des singes fait parti des grands livres de Science-Fiction. Et je pense que même les gens qui ne lisent pas de SF peuvent y trouver leur compte. Un livre à lire, ne serait-ce que pour se mettre immédiatement à haïr l'adaptation de Burton.
J'ai hésité entre 8 et 9.
Miroir-rioriM
9
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le 25 janv. 2012

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Miroir-rioriM

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