Obtuse Généalogie divine

Laissez-moi vous parler de ma grande-tante Odette. De son premier mariage avec Philémon Lambert, elle eut quatre enfants, Eusèbe aux cheveux rouges, Ghislain le comptable, Romane et Irène, qui plus tard, devint cantatrice dans un troquet minable et rencontra alors le bouillant André, avec lequel elle partit en Amérique où elle découvrit le jazz et mourut dans une ferme du Kansas. De son deuxième mariage avec Auguste Tourvel, Odette eut sept enfants, Agathe, Isidore le bien nommé, Thomas, Gaëtan, Firmin qui mourut à la guerre, Patrick et Roberta qui avait un le pied-bot.

Si vous n'avez pas aimé lire les aventures de ma tante Odette, alors vous aurez du mal à lire la Théogonie, où un Hésiode (qui n'est pas Homère, hélas) raconte l'arbre généalogique des dieux grecs. Ça part dans tous les sens (et rarement le bon). Incompréhensible, confus et indigeste par moments, vous apprendrez néanmoins les cinquante noms des cinquante filles de Nérée, le vieil homme de la mer qui ne ment jamais. Vous vous demandiez pourquoi on vous racontait les histoires de la mythologie de façon linéaire ? Vous avez la réponse.

Le plus navrant dans ce livre est à quel point il est riche. La plupart des mythes nous viennent soit d'Homère, soit d'Hésiode. Mais là, où Homère est aisé à lire, Hésiode est nébuleux, digresse et se perd.

(Je dois mentionner également que la traduction en anglais de Hugh Gerard Evelyn-White, qui fait pourtant référence est exécrable. Vous aurez peut-être plus de chance que moi, mais vous êtes prévenus).