Un roman feel-good à l’improbabilité consternante

Le point de départ de cette jeune femme revenue de tout ( sa famille dysfonctionnelle, sa rupture depuis près de trois ans avec son petit ami, son job alimentaire dans une boîte de traduction de notices de produits ménagers) pouvait faire de la matière pour un roman feel-good de bonne facture.Quand Cecelia Ahern tient à rajouter l’incarnation de la vie de Lucy ( la suivant comme son ombre), l’improbabilité consternante du récit est lancée. Le couple Ma vie/Lucy devait être l’étincelle du livre. Le problème étant qu’on ne sent pas de véritable alchimie entre les deux, une connexion subtile qui pourrait mieux faire penser au lecteur que leurs aventures apportent un message profond, des moments de partages riches et porteurs.Il n’en est rien. Lucy, anti-héroïne comme narratrice de La vie et moi ( ce choix était-il aussi judicieux), est plus énervante qu’attachante.Le lecteur voudrait avoir de l’empathie pour elle mais il la regarde se débattre comme une âme ne voulant pas vraiment apprendre de ses réactions et de ses travers dans la vie.C’est peut-être cette réaction qui conditionne sur sa considération tout au long de l’intrigue. Lucy vous gave plus qu’elle ne suscite votre intérêt et c’est peut-être l’erreur de Cecelia Ahern ( trente deux ans au moment de la publication de ce roman), pourtant expérimentée pour jouer sur les nuances et le sel d’une création littéraire.En résultent des moments menés tambour battant, incongrus et se voulant drôles et fantaisistes mais loupant le coche la plupart du temps. Au final, la Vie et moi s’effondre sur ses fondations peu solides avec un épilogue emballé sur dix pages sur l’utilité d’écouter les manques de son existence quand elle n’est pas au beau fixe. Une ultime conclusion sucrée, comme un cheveu sur la soupe et où vous regrettez le temps passé sur cet étron de plus de quatre-cents pages.Ne vous perdez pas dans cette littérature de bas étage médiocre et complètement à côté de la plaque.

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le 14 mars 2022

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