Les Cosaques
7.6
Les Cosaques

livre de Léon Tolstoï (1863)

Quand la sociologie prime sur l'intrigue

Bon ben il fallait bien que ça arrive un jour. Je n'ai qu'un mince baggage littéraire, j'essaie donc de le grossir comme je peux, en piochant notamment parmi les auteurs réputés. Tolstoï était donc sur ma liste. Il y a eu moultes adaptations de ses romans. Et 'Les Cosaques' m'a semblé avoir une assez bonne réputation, j'en ai souvent entendu parler. C'est donc avec surprise que je constate que je n'adhère pas vraiment au livre. Je tâcherai d'en lire d'autres de Tolstoï, car je ne veux pas généraliser cette impression négative à toute l'oeuvre de cet auteur prolifique.

En fait, 'Les Cosaques' est un livre qui traite plus de sociologie que de fiction. L'auteur nous dépeint le quotidien de ces gens dans ce villages avec une précision que seul un témoin pourrait fournir. Evidemment le livre est en grande partie autobiographique. Le problème avec la vie, c'est que c'est souvent chiant quand on la raconte, ou alors ça paraît tiré par les cheveux car il y a certaines règles à suivre en narration. 'Les cosaques' fait partie de la catégorie chiante où il ne s epasse pas grand chose. Le premier tier du livre (soit environ 80 pages) ne consiste qu'en détails sur la vie de ces gens. Le deuxième tier, les personnages commencent enfin à interagir, et les enjeux se dessinent vers la fin de cette partie. Le dernier tier, enfin, amène un léger approfondissement des enjeux, une tension plus palpable, mais qui arrive trop tard pour vraiment prendre au jeu le lecteur. Quant à la résolution elle m'a paru simple.

En soi, si l'on aime l'histoire etc, il y a de quoi manger dans ce livre. Mais pour ceux qui, comme moi, recherchent une histoire avec des conflits, des enjeux de taille, la déception sera peut être bien au rendez vous. Car Tolstoï est tellement occupé à détailler les conditions de vie qu'il en oublie ses personnages. Le résultat est qu'ils sont tous creux et inintéressants. La rivalité annoncée entre les deux personnages principaux n'est pas super palpitante au final, parce qu'on ne connaît pas ces personnages.

Dans le style de l'auteur, ce qui m'a agacé, ce sont les rire des personnages. Vous savez, lors d'un dialogue, il n'est pas rare qu'en bout de phrase il fasse écrit 'dit-il' ou ce genre de chose. Ce n'est pas un élément très bandant dans la narration, mais lorsque les personnages conversent en grand nombre, il est utile de les avoir pour situer qui parle à qui. Dans ce livre, ce qui agace, c'est que les personnages rient toujours. Donc "dit-il en riant". Je crois qu'en moyenne le mot rire est utilisé une fois par page. Les cosaques ils se marrent de tout et tout le temps. Sauf qu'en tant que lecteur je n'ai pas beaucoup ri... Et c'est agaçant de voir des personnages se fendre la poire mais ne pouvoir jamais y prendre part.

Ensuite il y a tout ce jargon qui nous redirige constamment dans les notes de bas de page. J'ai appris beaucoup de choses, c'est sûr. Mais rassurez vous, je les ai tout aussi vite oubliées. Il y a une telle quantité d'expressions et de vocabulaire inconnus, qu'il est impossible de tout retenir en lisant le roman. Et puis tout simplement, c'est pénible de devoir toujours interrompre le récit pour comprendre ce qui est dit. Mais une fois de plus, ce détail vous intéressera hautement si vous aimez la sociologie.

Bref, je me suis un peu ennuyé en lisant ce livre. A cause d'un récit peu approfondi, de personnages creux et d'un style littéraire qui me passionne peu.
Fatpooper
5
Écrit par

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le 20 déc. 2012

Critique lue 294 fois

Fatpooper

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