C'est une impression ou les romans d'Arnaldur deviennent de plus en plus durs ? Indriðason se penche une nouvelle fois sur le passé de l'Islande et la fin de l'innocence du pays, symbolisée par la présence américaine, en situant une bonne partie de l'action au moment de la guerre froide, pendant laquelle certains Islandais espionnèrent pour le compte de l'URSS. Dans Les lendemains qui chantent, on trouve donc une Lada dans un chalutier en partance pour la Russie, une poignée de meurtres et des hommes mentalement détruits par les actes commis à cette époque. Et aussi, de nos jours, une figure désormais familière, celle de Konrad, un policier à la retraite qui ne peut s'empêcher de mettre son nez dans de sombres affaires, dont la résolution n'est pas encore avérée. Ceux qui ont lu les "aventures" précédentes du susnommé n'auront pas de mal à y reconnaître les multiples références qui émaillent le livre. Cependant, le chassé croisé entre passé et présent et la noirceur intégrale du roman possèdent peut-être moins de fluidité que dans les opus précédents d'Indriðason, à moins que ce ne soit une espèce de lassitude qui surgit devant un univers aussi sordide, où la corruption et le vice se donnent la main. Le savoir-faire du romancier est intact mais la tristesse de son personnage principal et les horribles événements qu'il rencontre donnent au livre une tonalité tellement accablante qu'on n'est pas loin de succomber soi-même à une chape de plomb aussi pesante.


Un grand merci aux éditions Métailié et à NetGalley.

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le 9 févr. 2025

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