Jean Valjean, Cosette, les Thénardier, Javert, Fantine, Eponine, Marius, Fauchelevent, Monseigneur Myriel, Gillenormand, et bien sûr Gavroche...



Je suis tombé par terre, C'est la faute à Voltaire Le nez dans le
ruisseau, C'est la faute à Rousseau



une cosette, Victor Hugo...


Toute une mythologie, pas la peine de s'étendre dessus, c'est une mythologie, ça va bien au-delà de la littérature...


Mais passons sur cette mythologie, et passons au roman que tout le monde connait parce que c'est un mythe mais que très peu ont lu.


Et tout d'abord, pourquoi un tiède "8" alors que la mythologique va bien au-delà de toute notation. Un seul mot : digressions...


On sort du cadre de l'histoire, près de 30 pages sur l'argot parisien, 30 pages sur les égouts parisiens, je-ne-sais-plus-combien-de-pages sur la religion, 80 pages sur Waterloo, même si je suis d'accord que le véritable vainqueur de la bataille c'est Cambronne avec comme arme, un seul mot... Mais cambronne qu'est-ce que c'est chiant... Un ou deux paragraphes en début de partie au début de chaque partie aurait très très très largement suffi. Merde, 80 pages juste pour qu'au niveau de l'histoire on voit Thénardier en quelques lignes sauver le plus involontairement du monde le père de Marius... Victor Hugo aurait mieux fait de mettre ça plutôt dans des essais que seuls les docteurs ès lettres auraient lu...


Mais bon, autrement entre ces parties, qu'on a tendance à survoler (ouais, c'est pas bien !!!), il y a la puissance...



  • Jean Valjean, la psychologie totalement pulvérisée, les tourments de l'âme grande spécialité hugolienne, les deux chandeliers en argent, parce qu'un homme, Monseigneur Myriel, a été bon envers lui.

  • La descente aux enfers de Fantine

  • Le calvaire de Cosette

  • La fin du calvaire de Cosette par l'arrivée de Valjean

  • Cosette et Valjean poursuivis la nuit dans les rues de Paris par Javert et ses hommes

  • Eponine, silhouette sale mais avec un je-ne-sais-quoi de gracilement fascinante

  • Marius au Jardin du Luxembourg, et comment on ne peut que s'identifier qu'à lui quand on n'a pas le courage d'aborder une fille mais qu'en même temps on crève d'envie de le faire

  • Les barricades de 1832

  • Le sauvetage par les égouts

  • Javert face à un cas de conscience

  • Les dernières pages, magnifiquement déchirantes, qui feraient chialer une pierre


Plus méconnu, la séquence des deux gamins des rues devant l'étang d'un parc, un bourgeois avec son fils, qui préfère jeter aux cygnes de l'étendue d'eau le reste de la brioche que son rejeton refuse de finir, une hypotypose qui en dit bien plus long et bien plus efficacement que des dizaines de pages de digressions...


Ça c'est la puissance hugolienne, c'est ça la puissance de la littérature en plein dans la gueule, c'est ça la puissance qui a fait un mythe...

Plume231
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le 15 juin 2016

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