C'est le premier texte que je lis de Zweig. Et d'entrée j'ai été conquis par l'idée, somme toute des plus simple : recevoir une lettre d'une inconnue. Et partir d'une idée simple est généralement un défi des plus grands pour les auteurs.
Ici, aucune mascarade n'est à l’œuvre dans le texte, dans le sens où Stefan Zweig est vrai du début à la fin. Son texte n'a aucun bouche-trou, ce qui serait dommage pour une nouvelle d'une soixantaine de pages. Non, rien n'est laissé au hasard, tout est justement manié avec brio, avec maîtrise. La poésie habitant cette petite histoire d'une grande puissance est un trait indéniable, la robustesse des sentiments éprouvés à la lecture nous induisant une humanité des plus profonde. L'on se demande forcément pourquoi elle agit ainsi, cette femme-enfant ? Et c'est bien là la force de ce texte, de nous renvoyer à nos sentiments, à jouer avec, à les faire chavirer ou bien les souligner avec finesse.
Que ce texte est beau, que ce texte est raffiné, que cet texte est brut ! La fin m'a fait sombrer dans la mélancolie, la tristesse, mais avec une telle poésie que c'en était beau.
A lire indubitablement.