N’étant pas forcément un lecteur assidu, je décidai quand même de me lancer, durant un voyage en train, dans la nouvelle Lettre d’une Inconnue, dont la transposition en film fut l'une de mes plus belles claques (et découvrir Stefan Zweig par la même occasion).
Mais le véritable voyage ne s’est pas fait en train, mais à travers la plume de Stefan Zweig, une belle plume, romantique, juste, émouvante, intelligente ou encore sensible (les qualificatifs et superlatifs ne manquent pas).
Dès la première page, il nous emmène à Vienne dans la maison de ce romancier qui va découvrir une longue et immense lettre commençant par ses mots : « A toi qui ne m’as jamais connue. Mon enfant est mort hier […] maintenant je n’ai plus que toi au monde, que toi qui ne sait rien de moi »).
Et là commence ce récit écrit à la première personne et retraçant la vie d’une jeune fille timide qui n’aura eu qu’un seul amour, qu’une seule raison de penser et de vivre en la personne de ce romancier. Commençant depuis l’adolescence (à 13 ans) où le romancier s’installa à côté de chez elle, et elle est instantanément fascinée par ce personnage et ce qui l’entoure (son savoir, son majordome..) et en tomba éperdument amoureuse… à jamais. On suit ensuite toutes ses péripéties et sa vie guidée par ce personnage riche, qui mène une vie éparpillée entre plusieurs conquêtes féminines et qui se doutait à peine de son existence. Elle passera par tous les stades de l’amour (« Ma passion pour toi resta la même, seulement elle se transformait avec mon corps ; à mesure que mes sens s’éveillaient, elle devenait plus ardente, plus physique, plus féminine. ») de celui adolescent, jusqu’au final
Dès les premières lignes de la lettre, Zweig rend son personnage principal attachant, sentiment qui ne fera que s’accentuer au fur et à mesure que l’on avance dans le récit et que l’on suivra tous ses actes qui ne seront guidé que par lui. Zweig lui donne de la profondeur et de l’ambiguïté rendant tous ses enjeux intenses et finalement rendre ses écrits émouvant et touchant.
Finalement le voyage en train fut plus cours que prévu, juste le temps de lire une longue lettre superbement écrite, de manière à ce qu’elle soit émouvante et bouleversante et qui m’a transporté dans ce Vienne du début du XXème siècle suivre cette femme qui a vécu que d’amour, un seul, vrai et unique amour, passionné et passionnant, sans concession et d’une pureté absolue.
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