Le texte qui suit n'est pas mon avis sur l’œuvre de Marx et Engels.
C'est un court poème adressé à ma grand-mère, sans date ni signature, retrouvé il y a quelques années par ma mère, dans un carton qui trainait au fond de la cave.
En me basant sur le cours du franc et sur une biographie approximative de mon aïeule (merci maman), je dirais que ça date des années 50, à l'époque ou la destinataire de ce billet était connue dans tout Paris (au moins) pour son militantisme. Et si l'on tient compte de la dédicace, on imagine sans peine une pointe d'ironie dans les propos du poète.
Quoi qu'il en soit, moi, je trouve ça beau (tradition familiale sans doute), et vu l'état du bout de papier et le nombre de fois où il aurait pu partir à la poubelle, je me suis dit que c'était pas si con de le publier dans les abîmes du Net. Et pourquoi pas ici?
Bref, voici le poème communiste d'un anonyme, retranscrit tel quel.
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A Sophie-Lyane la bolchévique
(Air trop commun)
Il pleut
Il mouille
C'est la fête à la grenouille
La grenouille de bénitier
Des sans couille
de Saint-Germain des Près
qui coassent
et qui grouillent
Aux terrasses des cafés
Mais la pluie va les laver
S'ils bavotent
et s'ils crachotent
C'est qu'ils ont peur
C'est qu'ils ne savent pas
(penser)
Qu'il faut vivre sous les toits
à six mille francs par mois
Avant de dormir sous les ponts
sur un matelas de chiffons
(de papier)
Et mourir sur le pavé
Pour faire vivre par milliers
Les grenouilles
Les sans couilles
de saint Germain des près
Il pleut
Il mouille
C'est la fête à la grenouille
Attention, l'orage
Va éclater
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