Naissance d'un pont par BibliOrnitho
Coca : ville imaginaire de la Californie continentale. Climat rude, large fleuve séparant deux mondes : la ville (riche) sur une rive et forêt, indigènes sans le sou et masures peu confortables sur l'autre. Et pour joindre les deux, un projet pharaonique d'un pont aux dimensions invraisemblables né d'un esprit mégalomane.
C'est l'histoire de ce chantier que nous conte l'auteur. De ce chantier et de quelques acteurs de cette édification démesurée : Le Boa (maire de la ville et instigateur du projet), Diderot (bâtisseur de génie et chef du chantier), Diamantis (madame es béton), Sanche (le grutier), Katherine (une ouvrière de la plèbe qui aura son idylle avec the boss)... Intérêt général et petites histoires personnelles, productivisme patronal et réalité ouvrière font le sel de cette épopée dans laquelle je ne suis jamais entré tout à fait. Tous les ingrédients étaient pourtant là, jusqu'à la très belle écriture de l'auteur qui mêle de jolis mots avec des onomatopées. Un style particulier, sans règle qui m'a rappelé celui de Saramago (elle aussi s'est montré capable d'écrire des paragraphes denses et pourtant légers dans lesquels sont comprimés des dialogues sans ponctuation). Ce style est vraiment, pour moi, l'intérêt majeur du livre : un texte incroyablement vivant et très agréable à lire.
Alors pourquoi être resté en marge de cette histoire ? Peut-être la faute au printemps qui incite davantage à la balade qu'à la lecture. Ou ce pont qui ne m'intéresse que modérément. Ou cette impression de vide. Ou les digressions durant lesquelles Maylis de Kerangal revient sur les destinées des personnages principaux. Destinées diverses et dépareillées qui n'apportent pas forcément d'éclairage sur le temps présent et que j'ai malgré tout vécu comme du remplissage. Du hors-sujet.
Ca y est, je l'ai fini...
Je suis épuisé.