Phèdre
7.4
Phèdre

livre de Platon (-370)

j'ai tout essayé rien n'y fait !

C'est bien vrai que 7 c'est la note qu'on met quand on sait pas trop quoi mettre mais qu'on a plutôt aimé.
J'ai lu le Phèdre parce que j'aide à organiser une rencontre entre un prof de philo et un metteur en scène qui travaillent tous les deux sur cette oeuvre. Comme il y avait réunion, hier, je craignais d'avoir l'air bête si je ne l'avais pas lu : j'ai donc lu le Phèdre pour une raison superficielle.

Du reste, je n'ai pas mal aimé : quand on s'empêche de réfléchir comme pour un commentaire de philo, ça se lit assez vite. La personne qui organise cette rencontre sur le Phèdre avec moi m'avait dit que la première partie était chouette, mais la seconde partie assez chiante.
Etrangement j'ai ressenti le contraire.

La première partie, c'est lorsque Socrate et Phèdre parlent de l'amour ; au début ça va, jusqu'à ce que Socrate commence un ENORME discours pour exposer sa pensée (en gros, que la passion ou délire amoureux c'est bien, contrairement à ce qu'on peut croire au premier abord).
Phèdre l'applaudit pour ce merveilleux discours que j'ai trouvé très difficile à avaler et hop-hop, transition pas très subtile vers la seconde partie du Phèdre qui porte sur le discours, l'écriture, et le paradigme rhétorique/dialectique.

Je crois que si j'ai préféré la seconde partie, c'est grâce à mon semestre de cours sur la rhétorique antique, qui m'a permis de comprendre beaucoup plus facilement là où Socrate voulait en venir. Ou alors c'est l'effet de l'astuce rhétorique qui consiste à se mettre le lecteur/l'auditeur dans la poche en lui faisant comprendre des choses et donc en lui donnant l'impression qu'il est intelligent. Malheureusement, je crois que c'est ça, et que du coup ma notation est biaisée.

Edit 12/02/13 : entre le prof trop humble et le metteur en scène pas philosophe, la rencontre a été d'un ennui spectaculaire. Au théâtre, j'ai piqué du nez pendant le discours de Socrate : il fallait s'y attendre ! Ce texte est inaudible, je trouve ça bien téméraire d'essayer de le dire sur scène, même si le caractère rhétorique du discours aurait dû produire un effet contraire. Il faut croire que nous ne sommes pas des Athéniens du cinquième siècle et que nous ne goûtons plus les mêmes formes de spectacle.
Sinon, le metteur en scène a introduit une interprétation intéressante du passage de la première à la seconde partie : les lumières s'éteignent, une petite musique d'ambiance romantico-onirique, et l'on retrouve les personnages comme "au lever du soleil après une nuit d'amour". Ce n'est pas moi qui dis ça, ce sont les mots mêmes de Patrick Schmitt ; j'étais dubitative quand il avait annoncé ça mais finalement ça rend pas mal.

Bref, encore une fois pour Platon c'est un texte philosophique que des artistes s'entichent à vouloir lire de façon littéraire en tirant sur ce qu'ils croient être des perches qu'on leur tend. Arrêtez les mecs, vous vous faites du mal ! Et j'ai baissé ma note à 5 : en effet le Phèdre a beau être assez aisé à la lecture, cela ne justifie pas une note positive à mes yeux parce que d'une part, la partie rhétorique n'a pas été une découverte pour moi (d'autant plus que Socrate est un gros hypocrite de sophiste refoulé), et d'autre part, le discours sur la folie amoureuse tient beaucoup trop du délire platonicien pour que je puisse le recevoir avec bienveillance.
Aphimorv
5
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le 8 janv. 2013

Modifiée

le 12 févr. 2013

Critique lue 884 fois

6 j'aime

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