1. Parce que la poésie est une chose trop sérieuse.
2. Parce qu'il faut s'en venger.
3. Parce que faire ses antipoèmes est le témoignage le plus respectueux de notre admiration à l'égard de la seule et unique authentique poésie.
4. Parce que nous appartenons aux forces négatives, quelles que soient nos aspirations à l'élévation sur l'échelle sociale.
5. Parce que nous ne nous satisfairons pas de poèmes moyens, de vers sous-baudelairo-verlaino-rimbaldiens.
6. Parce qu'on ne peut plus écrire comme les auteurs du monde d'avant pour des raisons apocalyptiques.
7. Parce qu'on ne peut plus rien dire non plus sans que l'armée des noli tangere vous tombent dessus, ses termes techniques plein la bouche, comme les gardiens de vaches qu'ils sont.
8. Parce qu'il faut dédramatiser l'acte de création, qui n'est jamais que la résultante d'un processus productif lui-même consistant à faire des suites de mots.
9. Parce la seule chose qui compte au fond c'est d'exploser le carcan qui enferme la beauté entre les mains d'une minorité invisible.
10. Parce que nous devons faire voir au monde le beau comme unique sens vers lequel s'achemine la création.
Pour toutes ces raisons il faut caquer sur la poésie.
Il faut lire des antipoèmes et en écrire.
Il faut lire Bolano.