Après une vie de faussaire on aurait au moins attendu que le bonhomme joue la carte du cynisme honnête, qu’il justifie ses actes par la violence de la société et la nécessité de voguer intelligemment sur une marée de désirs autonomes.
Au lieu de ça il invoque l’intérêt général des masses dont on ne fait que répondre aux besoins. Personne n’est en état d’influencer (pensez vous !) ou d’être malhonnête, il s’agit seulement pour certains d’en éclairer d’autres, de leur montrer ce qu’ils ne savent pas encore vouloir.
Ça donne un bloc hypocrite, entre maigre manuel pratique de « relations publiques » et justification morale de la société de marché, qui n’est que moyens de défendre des intérêts. Un des rares livres qui par une mise en abîme acrobatique illustre sa propre thèse : on doit/peut toujours chercher à faire avaler l’impossible.