Ramsès Kefi explore les silences d’une famille

Que faire quand votre mère disparaît du jour au lendemain, sans un mot ? C’est la question que se pose Salman lorsqu’il découvre qu’Amani, sa mère, s’est volatilisée. Paniqué, tout comme son père Heïdi, il va remuer ciel et terre pour tenter de comprendre ce qui a pu lui arriver. Il arpente les gares, les hôpitaux, interroge les uns et les autres, cherchant le moindre indice qui pourrait lui dire où est partie la femme de sa vie, celle qui s’est toujours occupée de lui.

Commence alors une quête vers l’inconnu, qui devient aussi un révélateur pour les deux hommes. Père et fils vont devoir mettre à plat bien des choses concernant leur relation, les non-dits accumulés au fil des années.

Au fil des pages, Ramsès Kefi dévoile la vie d’Amani, l’histoire de cette famille, les rancunes anciennes, les blessures et les histoires du pays qui ont précédé leur arrivée en France, autant d’éléments avec lesquels ils ont dû se construire, tant bien que mal, dans un quartier HLM dont ils ne sont jamais partis.

Avec beaucoup de tendresse et d’humanité, l’auteur compose un roman familial subtil, dressant le portrait d’une famille d’immigrés comme il en existe tant d’autres, contrainte de faire le deuil de son pays d’origine pour se réinventer ailleurs. Il raconte la vie des « petites gens », leurs secrets, leurs espoirs, et montre comment cette disparition va, paradoxalement, permettre à chacun de passer un cap, de repartir sur de nouvelles bases.

Un roman touchant, traversé par des émotions multiples (espoir, tristesse, tendresse...), pour raconter la vie ordinaire de deux générations d’immigrés.

On referme le livre le cœur serré, ému par cette histoire, et par la manière avec laquelle Ramsès Kefi a su la raconter manière très palpable, très convaincante, très réaliste.

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