Belle decouverte
Le premier roman que je découvre de l'auteur . Eduardo Halfon , donne sa voix au narrateur. Il nous parle de sa famille ses parents et de son frère cadet. Sa mère et son père ont décidé de fuir le...
Par
le 25 juin 2025
Dans les années 80 au Guatemala un enfant de 13 ans et son frère participent sur ordre de leurs parents à un camp de survie pour enfants juifs. « Parce que les enfants doivent connaître la douleur de leurs parents. Parce que les petits-enfants doivent connaître la douleur de leurs grands-parents. » Et la vie dans ce camp vire très vite au cauchemar pour ces enfants qui vont de peurs en humiliations. Épisodes traumatiques (mais qui ont aussi construit l’identité de l’auteur) que celui-ci revit et reconstruit des années plus tard à l’occasion notamment de deux rencontres à Paris et à Berlin.
Le récit (autofiction ?) est composé d’une suite de paragraphes (200 pages) qui mélangent passé et présent, réalité et invention (ainsi on ne saura jamais si la tarentule couvrant l’avant-bras du chef de camp était réelle ou imaginaire – svastika ? * - ) ; la mémoire de l’auteur a-t-elle été altérée par le temps, créatrice de faux souvenirs ou alors étaient-ce des évènements circonstanciées incontestables ?
On passe d’un lieu à un autre plus singulier, d’un souvenir familial à une rencontre plus étrangère. Et tout finit par se recouper et la trame du début s’éclaire, mais pas complètement.
A noter de beaux passages écrits comme, par exemple, celui-ci : « (…) ce qui me ramenait à la vie, ce n’étaient pas les caresses de sa main rugueuse qui sentait le maïs et le charbon de bois, ni la fumée d’eucalyptus sur mon corps, ni l’onguent noir à base de cendres et de sève, ni même les tortillas salées ou l’eau fraîche aromatisée à la cannelle, mais ces étranges mots susurrés, ces mots immémoriaux, ces mots qui à l’intérieur de ce qui était à peine une maison, se mêlaient jusqu’à se confondre au chant de milliers de grillons dans la nuit. » Une splendide évocation.
-----------------------
* On peut penser à Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra) : « Regarde, voici le repaire de la tarentule ! Veux-tu voir la tarentule ? Voici la toile qu’elle a tissée : touche-la, pour qu’elle se mette à s’agiter.
Elle vient sans se faire prier, la voici : sois la bienvenue, tarentule ! Le signe qui est sur ton dos est triangulaire et noir ; et je sais aussi ce qu’il y a dans ton âme.
Il y a de la vengeance dans ton âme : partout où tu mords il se forme une croûte noire ; c’est le poison de ta vengeance qui fait tourner l’âme ! »
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cent ans d’écriture et autres petites et grandes aventures
Créée
le 10 févr. 2025
Modifiée
le 22 févr. 2025
Critique lue 10 fois
Le premier roman que je découvre de l'auteur . Eduardo Halfon , donne sa voix au narrateur. Il nous parle de sa famille ses parents et de son frère cadet. Sa mère et son père ont décidé de fuir le...
Par
le 25 juin 2025
Tarentula est un livre, plus ou moins d'autofictionnel de ce que j'en ai compris, publié l'an dernier par le Guatémaltèque Eduardo Halfon. Le personnage principal partage du moins son nom, son lieu...
Par
le 14 mai 2025
Dans les années 80 au Guatemala un enfant de 13 ans et son frère participent sur ordre de leurs parents à un camp de survie pour enfants juifs. « Parce que les enfants doivent connaître la douleur de...
le 10 févr. 2025
Lire « Politique du rebelle » 28 ans après sa publication est une expérience particulière ; il s’en est passé des choses lors de ces 28 années. En 1997, Michel Onfray se réclamait anarchiste,...
le 7 sept. 2025
2 j'aime
Je me permets de reprendre ci-dessous, quasi in extenso, la critique du Canard Enchaîné du 23 juillet 2025 concernant ce film Dangerous Animals. D’abord parce qu’elle m’a donné envie de regarder ce...
le 27 juil. 2025
2 j'aime
“Un idéal n'est souvent qu'une vision flamboyante de la réalité.” (Joseph Conrad) De l’auteur Patrice Jean, j'avais lu « La vie des spectres » (2024). Comme je l’avais trouvé assez bon je me suis...
le 16 mai 2025
2 j'aime
1