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The Hidden Spring par Mark Solms (malheureusement indisponible en français à l'heure où j'écris ces lignes), est un livre de sciences sur le fonctionnement de la conscience, son origine et son but. Il remonte jusqu'aux théories de la psychanalyse de Freud (qui, il semblerait, était plutôt sur la bonne piste avec les maigres moyens de l'époque) pour arriver aux dernières théories de pointe et à la neuro-psychanalyse. Si vous vous intéressez aux avancées de l'intelligence artificielle, les idées défendues ici me semblent indispensables pour considérer avec un œil critique les progrès récents et à venir.
Les théories analysées dans ce livre et les nouvelles conclusions données par Mark Solms sont fascinantes. Je vais vous les résumer comme je peux (j'avoue ne pas avoir saisi l'intégralité des idées mentionnées). La conscience serait en fait fondamentalement affective (et non cognitive) et émergerait entre autre du tronc cérébral et plus précisément de la substance grise périaqueducale (et non du néocortex). L'affect serait une forme étendue d'homéostasie, qui est un mécanisme biologique basique qui s'éveille naturellement dans toute auto-organisation (cf. la couverture de Markov). En survivant et évoluant, ce fonctionnement s'est complexifié, attribuant un sens d'individualité avec un point de vue. Il est donc important de parler de subjectivité. La conscience serait ainsi profondément liée au principe de l'énergie libre de Friston (qui est basé sur la seconde loi de la thermodynamique), avec pour but de réduire l'entropie (dégradation et désordre vers quoi tendrait l'univers). Le cerveau lutterait contre cette entropie en minimisant "l'énergie libre", par le biais de prédictions qu'il chercherait constamment à optimiser et qui se baseraient sur son patrimoine évolutif et l'expérience. Le but serait de tout prévoir parfaitement grâce à l'aide de l'outil qu'est la conscience. L'objectif ultime de tout organisme vivant serait de ne plus avoir besoin de la conscience pour survivre, d'être un zombie qui fonctionne automatiquement, de manière inconsciente. Cela amène aussi à se poser des questions sur ce que ressentent les animaux et plus particulièrement les autres mammifères (dont le cerveau nous ressemble tant), mais c'est un sujet pour un autre livre. Enfin, en réduisant la conscience à ces concepts physiques, il semble possible de reproduire la conscience artificiellement, projet auquel se consacre maintenant Mark Solms. Bien sûr, cela pose des problèmes éthiques, mais c'est là aussi matière pour un autre ouvrage... Une course vers la conception d'une conscience artificielle est lancée (à ne pas confondre avec l'intelligence artificielle, dont le but n'est pas tout à fait le même. Vous le comprendrez pleinement en lisant The Hidden Spring).
Vous l'aurez compris: si vous maîtrisez l'anglais, je vous conseille fortement cette lecture (que j'ai trouvée plutôt ardue, mais passionnante) ! Je m'excuse par avance, si je me suis trompé dans certaines de mes explications. C'est un livre assez dense et je ne suis pas un expert, mais je tenais à partager ces réflexions.
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Créée
le 30 oct. 2024
Critique lue 1 fois
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