Un de Baumugnes par BibliOrnitho
Amédée est le narrateur. C’est un journalier qui se loue de ferme en ferme pour les travaux agricoles et autres petites tâches qui permettent à l’homme de se remplir le ventre. Il nous conte l’histoire d’Albin de trente ans son cadet qu’il a rencontré un soir dans un bar de Manosque. Albin lui confie son secret. Il est tombé éperdument amoureux d’une fille du cru, Angèle qui vit avec ses parents à la Douloire, une ferme sur les bords de la Durance. Mais il n’a pas osé l’aborder au contraire de Louis, un personnage sans scrupule qui a emballé la belle, l’a convaincue de partir de chez elle et l’a entrainée à Marseille où il l’a obligée à se prostituer pendant que lui avait choisi l’oisiveté.
Le truc bien glauque que le soleil de Provence ne suffit pas à nuancer.
Mais Amédée a bon cœur. Il décide de retrouver la jeune fille et pour cela se fait embaucher à la Douloire pour débuter son enquête.
Un roman sombre, dont l’atmosphère lourde est renforcée par l’écriture brute, sèche de Jean Giono. Une écriture truffée de termes et d’expressions tirés du provençal qui confère une couleur locale au texte. Une grande poésie se dégage du roman : comme dans Coline, on sent la chaleur du soleil, l’odeur du thym. Et les orages d’été qui éclatent violemment au point culminant de la canicule.
Une fort belle balade dans une région qui m’est chère et qui fleure bon les vacances entre Manosque, Forqualquier, Mane, La Brillanne, Peyrius, les Mées et Valensole. Et au milieu, coule une rivière : la Durance qui descend du Briançonnais pour rejoindre le Rhône en Avignon.