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Série Netflix (2016)

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Chaque année, un processus est mis en place sur le continent et permet à tous les jeunes de vingt ans de tenter leur chance pour pouvoir aller sur l’autre rive ; une île où les habitants ne se préoccupent plus des soins, de la nourriture ou encore de la sécurité... Ce processus ne peut être passé qu’une seule fois durant l’existence des individus. Ceux qui échouent sont condamnés à rester sur ce continent, une immense favela où s’entassent les gens, les animaux et les ordures. Cet arrière-plan, avec ses airs de post-apo, construit un environnement vraiment riche, avec une classe totalement délaissée qui rêve d’une réussite peu probable. L’île à l’horizon se transforme alors en mirage à atteindre.


La première saison se concentre sur la présentation et les différentes épreuves du processus de sélection. Si l’on devait la résumer en un mot, ce serait : « compétition ». Le développement des personnages revêt une approche intéressante, bien que binaire. Finalement, chacun d’eux souhaite réussir et l’égoïsme domine dans toutes les situations. L’idée demeure honorable. N’admettre que 3 % de la population sur cet éden, où la seule façon d’y parvenir c’est d’être le meilleur, permet de créer une concurrence individualiste entre tous. Le destin de chacun importe plus que celui de tous les autres. Tous désirent leur propre succès et, à défaut, celle des proches.
Bien sûr, l’intérêt s’essoufflerait vite s’il n’y avait pas une organisation, sobrement appelée : la cause, qui chercherait à détruire le processus, le trouvant illégitime. On peut difficilement se positionner contre leurs idées. L’autre rive détient de la nourriture à profusion et des techniques de soin très développées, qui pourraient soustraire la maladie sur le continent. Mais c’est surtout la saison 2 qui va se concentrer sur cette lutte entre la cause et l’autre rive.


Elle dénote un peu avec la première. On retrouve les personnages, bien sûr, mais surtout, on en apprend plus sur l’histoire de l’autre rive, les objectifs de la cause et la vie et les moyens de l’autre rive. Des questions qui restaient en suspend dans la saison 1 et dont il aurait été dommage de ne pas répondre. On sent en revanche une volonté de créer des frontières floues entre « ce qui est bien » et « ce qui est mal », mais malheureusement, le développement ne tient pas longtemps. De faux dilemmes surgissent, afin de donner aux protagonistes des choix cornéliens, malgré tout, ils respirent l’évidence. J’aurais aimé voir un plus de tension et d’enjeux. En bref, il manque un travail de fond, sans pour autant que l’on ressente une profonde gêne en regardant.


Personnellement, j’ai passé un bon moment. L’idée se rapproche de la série Arte : Trepalium, où une élite a droit à la jouissance et où pour les autres il ne reste que la croyance dans l’hypothétique méritocratie et le talent individuel pour échapper à sa condition. C’est une dynamique qui fonctionne efficacement ; si elle est bien menée bien sûr.

Valval59
7
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Créée

le 19 mai 2018

Critique lue 216 fois

Valval59

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