ça commençait bien...les qualités restent mais les défauts grandissent

Je viens de finir la saison 3. J'avais beaucoup aimé la première saison surtout grâce à la qualité des images, de très beau tableaux, bien composés, une belle lumière, des décors soignés, des personnages typés, forts et le milieu gitan, original. C'est encore là dans la 3ème saison, mais comme la répétition des procédés devient irritante, les gros plan sur les visages pour souligner à gros traits: "Ah là, il éprouve un sentiment profond", ou "là, il a une idée!", et puis l'action se met en pause pour laisser un des acteurs faire son numéro au détriment de la vraisemblance. La caméra tourne autour des personnages, les lèche, les magnifie sous tous les angles, de loin, de très près et à travers toutes leurs actions, émotions, souffrances, mais ça ne prend plus, le scénario est de plus en plus rocambolesque(ça aurait pu être drôle mais pas d'humour ici ni de distance), difficile de croire à tous ces imbroglios, grosses ficelles, clichés à répétition, suites de scènes illogiques. La recette est celle du début(photo léchée, cadrages, musique, ambiances clair-obscur, composition des scènes très étudiée, violence esthétique), mais là, surexploitée pour masquer les faiblesses du scénario en manque d'inspiration, on tourne en rond et ces personnages magnifiés par la caméra deviennent inconsistant à force de se répéter. Quand est-ce qu'ils évoluent, qu'ils changent? L'amorce d'un changement intéressant est peut-être en chantier pour la suite: la mise en avant des femmes qui commencent à revendiquer des droits... peut-être insuffleront-elles un ton revivifiant à la série? car pour ce qui est des Russes et du prêtre cette saison, ils manquent de consistance en regard de nos "héros" trop magnifiés.