Un bon concept, sans tout le reste

Ma critique ne portera que sur le premier épisode, car je n'ai pas eu le courage d'aller plus loin.
Sur le papier, le concept de la série était alléchant, l'idée de questionner la notion même d'éternité qui est à la fois un rêve comme un cauchemar selon ou on se situe paraissait même se rapprocher de Black Mirror, dont Ad Vitam s'inspire de manière évidente.
A en juger par le premier épisode, le concept est déjà mis à mal par le fait que

Autant l'idée d'enfermer le concept d'éternité dans une forme de totalitarisme y étant relié aurait pu être passionnant et aurait pu justifier le contre-pouvoir qui se met en place par le biais du groupe d'action qui appelle au suicide, autant là, on voit mal comment justifier cela logiquement.

Mais à la limite, le scénario peut révéler des surprises et probablement qu'il le fera, ce n'est donc pas ce qui justifie ma note en soi, non, c'est tout le reste.
Les séries et films français ont une fâcheuse tendance à ne pas utiliser de musiques de fond lors de la plupart des scènes, ce qui peut se défendre dans certains cas, en particulier si le jeu d'acteur emporte le tout dans une dimension pour le coup réaliste. Mais ici, l'omniprésence du silence rend les scènes très lourdes et surtout, le jeu d'acteur est hallucinant, dans le mauvais sens du terme.

Chaque acteur à l'air de jouer dans une série différente, et tous ont en commun un jeu monolithique et inexpressif au possible qui rend certaines scènes ridicules voire assez drôles (Notamment une scène impliquant un inspecteur et une mère endeuillée qui est hilarante) et tout au mieux passables.
Même dans le tempo des répliques, il y a une forme de théâtralité assez agaçante qui consiste à laisser des espaces de silence entre chaque réplique, ce qui évidemment nuit à l'intensité des échanges et à leur crédibilité, en rendant le tout assez pesant.

Un bon point concerne la musique, qui quand elle est présente est de bonne qualité pour instaurer une ambiance et les décors sont assez réussis, au contraire de la mise en scène qui elle est classique au possible.
On ne peut pas dire que l'épisode pilote soit ennuyeux, il passe relativement bien, mais il peine réellement à capter l'intérêt dès lors que chaque réplique nous sort de l'ambiance par son côté presque nanardesque par moments.

On peut cependant saluer la tentative, mais on ne peut pas passer outre le fait qu'elle soit désespérément ratée par sa forme. Espérons pour ceux qui la suivront jusqu'au bout que le scénario en faudra l'investissement.
Pour les autres comme moi, il ne nous reste qu'a attendre le prochain essai et espérer que ça fonctionne.